Le tourisme national appelé à se remettre en question

Il faut rendre le tourisme national plus professionnel et plus compétitif. Pour cela, pas d’autre alternative que d’améliorer la qualité des services du secteur, le nouveau cheval de bataille du gouvernement et des autorités provinciales et locales.

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Le tourisme vietnamien a réalisé ces dernières années des progrès marquants, avec des activités efficaces pour diversifier les produits et services touristiques et améliorer leur qualité, tout en contribuant à affirmer la compétitivité et le label du Vietnam.

En 2015, près de 8 millions de touristes étrangers se sont rendus dans le pays, en hausse de 0,9% par rapport à l’année précédente. Et au cours des sept premiers mois de 2016, plus de 5,5 millions ont été enregistrés, en hausse de 24% par rapport à la même période de l’an dernier. Mais selon les professionnels, ces résultats sont encore loin du potentiel affiché, le secteur - s’il parvient à remédier à ses faiblesses, récurrentes - étant à même d’atteindre une croissance plus élevée.

Des touristes visitent le complexe paysager de Tràng An (province de Ninh Binh, Nord) en barque.

Une priorité du gouvernement

Comment faire pour rendre le Vietnam plus attractif aux yeux des visiteurs étrangers ? Ce thème a figuré au cœur d’une conférence nationale sur le tourisme organisée mi-octobre 2015 dans la province de Quang Nam (Centre). Cet événement, coprésidé par de hauts dirigeants du gouvernement, a réuni les autorités de 63 villes et provinces du pays.

À cette occasion, les deux vice-Premiers ministres Vuong Dinh Huê et Vu Duc Dam ont estimé que le tourisme vietnamien risquait de ralentir. «Si la croissance du nombre de touristes étrangers ces dernières années est indéniable, force est de reconnaître que 70% de ceux qui y sont venus une fois ne comptent pas y revenir. Plusieurs raisons à cela : les vols, les pickpockets, les embouteillages dans les grandes agglomérations, les difficultés des piétons pour traverser la rue, les petites arnaques faites aux touristes, ou encore les problèmes d’hygiène et de sécurité alimentaires», a précisé le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê.

Face à ce constat, sévère mais lucide, et en vue de faire du tourisme vietnamien un secteur économique clé d’ici à 2020, l’assistance a proposé diverses solutions. Le secteur doit se professionnaliser, avec une diversification accrue des produits touristiques, notamment ceux typiques. De même, il faut lier le développement touristique à la préservation et à la promotion des valeurs culturelles nationales, à la protection de l’environnement, ainsi qu’au maintien de la sécurité et de l’ordre public.

«Il n’est pas possible de parvenir à ces objectifs sans le consensus de toute la société, une collaboration étroite entre ministères, services et localités. Les entreprises et investisseurs doivent, de leur côté, faire preuve de dynamisme et de créativité», a affirmé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc. Et d’indiquer que la beauté de la culture vietnamienne, l’hospitalité des Vietnamiens et la sécurité socio-politique sont des conditions importantes pour l’essor de ce secteur.

Il a demandé au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme de collaborer étroitement avec les ministères et les autorités locales dans la communication et la promotion du tourisme vietnamien à l’étranger, de réévaluer l’efficacité des foires et des fêtes touristiques dans tout le pays, notamment des foires touristiques internationales, pour privilégier l’organisation des meilleures. Il faut aussi mettre des moyens importants dans le contrôle de la qualité des services, notamment ceux des zones touristiques et des établissements de séjour, sans oublier la garantie de l’hygiène sanitaire.

Des initiatives bien accueillies

Les autorités de plusieurs villes et provinces ont demandé à ce que l’exemption de visa soit étendue à d’autres pays que les 22 qui en bénéficient actuellement. En affirmant sa détermination à faire du tourisme un secteur économique de pointe, le gouvernement a décidé d’affecter 200 milliards de dôngs à l’élaboration d’un processus d’octroi de visa en ligne, lequel sera lancé le 1er janvier 2017.

La ville de Hôi An, province de Quang Nam (Centre), est une des destinations préférées des touristes étrangers.

Les initiatives des villes et provinces très touristiques comme Hanoï, Hô Chi Minh-Ville, Quang Nam (Centre), Quang Ninh, Yên Bai (Nord) ou Kiên Giang (delta du Mékong) ont été bien accueillies. Parmi elles, celle de l’installation de 1.000 toilettes publiques dans les villages de métiers et les sites les plus visités de la capitale. «Il nous faut aussi veiller même à ces détails pour faire du Vietnam une destination séduisante aux yeux des visiteurs étrangers», a déclaré le vice-Premier ministre Vu Duc Dam.

Le gouvernement a également autorisé la création du Fonds d’assistance au développement touristique au service de la communication, de la diversification des produits proposés, de la formation et du développement du personnel, ainsi que de l’élévation des capacités du secteur. Le gouvernement a confié au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme la tâche de promulguer un code de conduite du tourisme et de former des guides. À noter enfin que Hanoï, Dà Nang, Thua Thiên-Huê et Quang Nam (Centre) ont signé un programme de coopération pour la période 2016-2020.

Le gouvernement espère ainsi que le tourisme national contribuera à hauteur de 10-12% au PIB national en 2020, contre 7% actuellement. Le pays devra accueillir au moins 15 millions de touristes étrangers et en servir 75 millions d’autres, Vietnamiens ceux-là, en 2020.


Linh Thao/CVN

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