Un mécanisme propre pour le système médical de base

En dépit de leurs ressources limitées en termes d’équipements médicaux et de personnel qualifié, les dispensaires de Hanoï tentent de retenir les patients. Si les idées ne manquent pas, rien ne peut se faire sans des investissements adaptés en fonction des objectifs de chaque établissement.

>>Priorité à la santé dans les régions insulaires

Conseils sur la santé génésique femme dans le dispensaire de la commune de Ngoc Tao, district de Phuc Tho, Hanoï.

À Hanoï, le niveau de vie moyen est sensiblement plus élevé dans l’intra-muros qu’en périphérie. Il en va de même pour les postes de santé, qui ont des missions différentes en fonction de leur position géographique. Trân Thi Kim Oanh, directrice du poste de santé de l’arrondissement de Thanh Xuân, fait savoir que l’Ensemble des critères nationaux sur le système de santé d’échelon communal d’ici 2020, publié en 2014, insiste sur la décentralisation.

«Les postes de santé sont ainsi classés en trois catégories selon la région dans laquelle ils se trouvent, avec des critères bien précis», poursuit-elle.

Des investissements au cas par cas

Dans la première région par exemple, ils ne sont ni dans l’obligation de proposer des services d’hospitalisation ou liés au planning familial ni d’avoir un jardin de plantes médicinales.

Les fonctions de consultations et de traitements médicaux des postes de santé de la première région sont donc allégées par rapport à celles des établissements de la troisième région. Leurs activités concernent essentiellement la communication et la lutte contre les épidémies. «Dans ces conditions, nul besoin d’investir outre mesure», estime Trân Thi Kim Oanh.

Un point de vue partagé par Trinh Thi Thanh Thuy, directrice du dispensaire de Dông Da. «Les postes de santé ont pour objectif de prodiguer des services de premiers soins aux habitants tandis que les hôpitaux et polycliniques sont chargés des services de consultations et de traitements médicaux spécifiques. C’est pourquoi les investissements dans ces derniers sont suffisants». Lê Dinh Chiên, directeur du Centre de santé du district de Thanh Oai, dresse une analyse quelque peu différente.

«Les activités des dispensaires concernent essentiellement la médecine préventive, dit-il. Pourtant, face à l’augmentation constante des besoins de consultations et de traitements médicaux des habitants, les équipements et le personnel ne suffisent plus».

Afin d’éviter que les patients ne désertent les lieux, chaque établissement doit élaborer son propre plan d’investissement, en fonction des missions qui lui ont été assignées. Avec parfois une insolente réussite, comme le poste de santé du bourg de Kim Bài, district de Thanh Oai. Situé près de l’hôpital du district, il se consacre aujourd’hui exclusivement à la médecine traditionnelle. Un choix payant. «Depuis le début de l’année, 284 patients y ont été traités. Les patients ont de plus en plus tendance à recourir à des soins faisant appel à la médecine traditionnelle», informe sa directrice Hà Thi Huê.

Idem pour le poste de santé de Kim An, du même district. Si ses installations sont vétustes, il accueille en moyenne 12 patients par jour. «Kim An est une commune agricole où les conditions de vie des habitants sont encore difficiles. C’est pourquoi, le poste de santé reste le premier choix des locaux lorsqu’ils tombent malades», fait savoir sa directrice Lê Thanh Hà. Et d’ajouter : «Nous avons étudié les maladies spécifiques de cette région pour trouver les meilleurs protocoles de traitement, le tout à moindres frais. Cela permet de garder les patients».

Dans la commune montagneuse de Khanh Thuong, district de Ba Vi, les conditions de vie des habitants sont encore plus difficiles, ce à quoi vient se greffer un réseau de communications déficient. Le poste de santé fait donc office de premier choix pour les locaux. Chaque mois, l’établissement accueille 300 patients, dont une centaine de femmes enceintes. Il est aujourd’hui équipé d’échographes pour l’examen du fœtus ou de l’appareil urinaire, mais aussi d’appareils d’analyse de sang. Sa directrice Nguyên Thi Hông Ngoan souhaite que les postes de santé dans les régions montagneuses soient davantage équipés de tels appareils, mais aussi disposent d’un personnel mieux qualifié, l’optique étant de décharger les hôpitaux d’échelon central, saturés.

Standardiser les postes de santé

Des enfants se voient administrer une cure de vitamine A dans le poste de santé du quartier de Pham Dinh Hô, arrondissement de Hai Bà Trung, Hanoi.
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN

La pénurie de personnel qui affecte le système de santé de base n’est pas une fatalité. Pour y remédier, il faudrait commencer par créer un environnement de travail favorable et un revenu stable pour les médecins. La réalité montre en effet que beaucoup d’établissements médicaux privés aimantent un grand nombre de patients grâce à leurs équipements médicaux modernes, leur personnel hautement compétent et/ou leurs prestations de services à des tarifs raisonnables.

D’autres voix proposent que les postes de santé se consacrent exclusivement aux activités de la médecine préventive, à commencer par la prévention et la lutte contre les épidémies. Les activités de consultations et traitements médicaux seraient ainsi confiées à un établissement médical intercommunal équipé comme il se doit tant sur le plan matériel que professionnel, lequel serait chargé d’accueillir les habitants de deux ou trois communes voisines.

Pour l’heure, la ville de Hanoï se concentre sur la standardisation des dispensaires selon les critères fixés par le ministère de la Santé pour la période 2011-2020. «Le district de Thanh Xuân dispose actuellement de cinq postes de santé aux normes de l’Ensemble des critères nationaux sur le système de santé d’échelon communal pour la période 2011-2016, les six restants étant en cours de perfectionnement pour être reconnus», informe Trân Thi Kim Oanh, directrice du Centre de santé de ce district. En attendant mieux.


Huong Linh/CVN

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