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Les étudiants de l’école Hùng Vuong se perfectionnent dans les systèmes de climatisation. |
Si les écoles professionnelles ne s’intéressaient auparavant qu’à attirer les étudiants, elles prêtent aujourd’hui plus attention à soigner leurs sorties, notamment via les stages. Les directeurs des écoles l’ont compris, les stages permettent aux étudiants d’acquérir une expérience et un savoir-faire utiles. Mais ils offrent également la possibilité aux entreprises de se rapprocher du monde de la formation, un pont indispensable pour développer une stratégie éducative innovante.
C’est le cas de l’école des professions de hautes technologies de Dông Nai. Les rentrées en sous-effectif ne sont plus que de lointains souvenirs : l’établissement compte aujourd’hui le plus grand nombre d’apprentis de toute la province, et même de plus loin pour une majorité d’entre eux. Le résultat n’est pas le fruit d’un simple hasard, mais d’une bonne stratégie de coopération avec les entreprises.
Coopération et échanges internationaux
Lê Anh Duc, directeur de l’École professionnelle de hautes technologies de Dông Nai, partage depuis 2014 la tutelle de son établissement avec le Centre d’échanges de ressources du Pacifique (Pacific Resource Exchange Center, PREX), une organisation publique japonaise qui promeut la coopération et les échanges internationaux au niveau des ressources humaines dans les pays émergents. Une direction unique dans son genre, et qui a permis d’élaborer des programmes de formation flexibles, dans tous les domaines, et pouvant répondre aux exigences spécifiques des entreprises. Les élèves de première année pratiquent depuis dans des ateliers partenaires. Jusqu’à présent, l’école a travaillé en étroite collaboration avec 129 entreprises locales, permet-tant aux jeunes de développer des compétences nécessaires pour trouver un premier emploi.
Outre la promotion de la coopération avec des entreprises dans l’élaboration de programmes de formation, de nombreuses écoles investissent aussi massivement dans l’ouverture de nouvelles formations professionnelles, indispensables pour mettre sur pied une main-d’œuvre qualifiée et répondant à de futurs besoins. C’est le cas, depuis 2013, de l’École professionnelle des technologies de Hô Chi Minh-Ville (EPT-HCM). Elle a élaboré des programmes de formation de pointe pour des techniciens dans le domaine de l’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.
D’après le Dr Nguyên Thi Hang, directrice d’EPT-HCM, l’école a invité plusieurs spécialistes allemands en traitement des eaux usées venus de différentes compagnies pour élaborer le programme de formation, leurs expériences étant des plus précieuses pour établir les critères et les objectifs de ce nouveau cursus. En novembre 2015, la première promotion a attiré une vingtaine d’apprentis, et cinq entreprises de Hô Chi Minh-Ville, Binh Duong et Dông Nai se sont engagées à collaborer avec l’école.
Nécessité de politiques spéciales
Des enseignants de l’École professionnelle de hautes technologies de Dông Nai visitent la compagnie Toyota pour élaborer un programme de formation. |
La coordination entre les entreprises et les écoles profession-nelles est considérée comme une solution des plus optimales pour renforcer l’efficacité des formations, mais aussi développer les compétences professionnelles des étudiants. Cependant, toutes les entreprises ne sont pas prêtes à emboîter le pas.
Lê Anh Duc insiste sur le fait que les écoles doivent proposer des avantages aux entreprises, et prouver que ladite formation répondra à leurs besoins urgents. D’autre part, il juge utile que les écoles puissent collaborer avec les entreprises dans la mise en place de formations continues.
Selon M. Hossomer, directeur de la Coopération au développement professionnel allemand, pour convaincre les entreprises, il est nécessaire d’établir un cadre juridique leur permettant de bénéficier de réductions d’impôt. En outre, les entreprises doivent avoir un droit de regard sur les programmes et la qualité de l’enseignement. Il recommande enfin d’intensifier la promotion de ces politiques pour sensibiliser et attirer justement de nouvelles entreprises.
Des écoles professionnelles doivent remédier rapidement à leurs lacunes pour ne pas louper le coche. Il est vrai que le ministère de l’Éducation et de la Formation a enregistré une baisse des inscriptions aux concours d’entrée dans les universités par rapport aux dernières années, un signe plutôt positif pour les écoles professionnelles qui pourraient voir leurs effectifs augmenter ces prochains temps.