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Vaccination au Poste de santé de la commune de Duc Tu, district de Dông Anh, Hanoi. |
Le poste de santé de la commune de Kim An, district de Thanh Oai, Hanoï, semble tiré d’une époque révolue, avec ses salles exigües de 9 à 12 m² et ses pans entiers de murs abîmés par l’humidité laissant transparaître le système de câbles électriques...
«Le toit de trois salles d’obstétrique ne fait plus son office depuis fin 2015. Et, faute de crédits, il n’a pas encore pu être remis en état. C’est pourquoi depuis le début de l’année, nous ne donnons plus que des conseils et des consultations médicales aux femmes enceintes. Elles doivent accoucher dans d’autres établissements de santé pour des raisons évidentes de sécurité», informe sa directrice Lê Thanh Hà.
Des équipements souvent datés
En banlieue de Hanoï, le district de Thanh Oai compte 21 postes de santé dont six dans un état de dégradation avancé, lesquels doivent impérativement être reconstruits, comme ceux des communes de Kim An, Dô Dông ou Thanh Van. En outre, 21 autres dans les districts de My Duc, Thach Thât et dans l’arrondissement de Dông Da doivent faire l’objet de travaux de rénovation. De plus, leurs équipements sont dans l’immense majorité des cas sans commune mesure avec ceux que l’on peut trouver dans les établissements privés. En conséquence, les habitants, qui - et personne ne leur jettera la pierre - prêtent de plus en plus attention à leur santé, leur préfèrent de loin les établissements réputés, mieux équipés.
Pourtant, certains de ces centres n’ont plus à rougir dans ce domaine, même ceux délaissés par les patients. La faute à des médecins pas toujours en mesure d’exploiter les appareils. Sans oublier aussi qu’en cas de maladie grave, les patients privilégient toujours les hôpitaux d’échelon central.
Aujourd’hui, la plupart des postes de santé sont suffisam-ment pourvus en personnel. Ils sont sous la tutelle du président du Comité populaire des communes et des Centres de santé au niveau du district. Ils doivent aussi coopérer avec les organisations politiques et sociales au niveau communal dans la mise en place des activités de soins de santé des locaux. Ce travail administratif, assuré par les médecins, prend du temps, au détriment des consultations et autres traitements médicaux.
«Je ne peux consacrer que trois jours par semaine à mes activités de médecin traitant. Les jours restants sont réservés aux réunions, aux cours de perfectionnement et aux autres programmes de l’Objectif national sur la santé», partage Nguyên Thi Hiên, la chef du poste de santé de la commune de Binh Phu, district de Thach Thât.
Même son de cloche du côté de Hà Thi Huê, directrice du dispensaire du bourg de Kim Bài, district de Thanh Oai : «Les responsables des postes de santé doivent être présents à la plupart des réunions du Comité populaire des communes et des Centres de santé des districts. Cela limite les activités professionnelles des médecins».
Revalorisation salariale obligatoire
Contrôle des équipements médicaux du dispensaire de la commune de Phung Châu, district de Chuong My. |
Autre problème : les jeunes médecins diplômés redoutent d’être affectés dans des centres médicaux locaux où les salaires sont bas et les possibilités d’améliorer leurs compétences professionnelles limitées, du fait de l’absence de patients et du matériel médical sommaire.
Si, à l’heure actuelle, tous les postes de santé ont au moins un médecin dans leurs rangs, ces derniers sont souvent des infirmiers et infirmières ayant bénéficié du programme de formation continue destiné aux professionnels de la santé mis en place depuis dix ans. «Nous les encourageons toujours à suivre des formations continues pour qu’ils puissent accéder au statut de médecin», confirme Trinh Duy Hung, directeur du Centre de santé du district de Thach Thât.
Idem pour les centres des districts de Thanh Oai et Quôc Oai. Leurs directeurs, respectivement Lê Dinh Chiên et Dào Xuân Long, reconnaissent qu’il est difficile de recruter des médecins diplômés pour les deux raisons mentionnées plus haut. «Les médecins en poste ici sont des généralistes. Il n’y a pas de spécialistes. Ce qui est en inadéquation avec les exigences actuelles. Les organismes compétents doivent songer très sérieusement à proposer des formations plus en rapport avec ces exigences», interpelle Lê Dinh Chiên.
La chef du poste de santé de Binh Phu, district de Thach Thât, Nguyên Thi Hiên, insiste sur la question de la rémunération : «Nous avons à notre disposition sept médecins et agents sanitaires. Leur salaire oscille entre 2 et 6 millions de dôngs par mois. Il est difficile de vivre décemment dans ces conditions. Ce qui ne nous empêche pas de faire notre métier avec amour et responsabilité».
Si le tableau paraît bien sombre, ces petits établissements font de leur mieux avec les moyens du bord. Ils font d’ailleurs figures d’exemples pour ce qui concerne les activités de communication et les programmes de la médecine préventive et de vaccination élargis, mais aussi de prévention et de lutte contre les épidémies.
Mais les habitants, eux, en demandent davantage, ce qui est légitime. Ils aimeraient voir l’État investir davantage dans ces dispensaires pour qu’ils puissent être conformes à leurs attentes, ce qui ôterait bien des contraintes en matière de transport et de surcharge des hôpitaux notamment.