>>Entre solidarité et justice, une journée pour dire «plus jamais»
>>«Un bouddha» milliardaire au chevet des enfants de l’agent orange
>>Len Aldis, un grand ami du Vietnam nous a quittés
>>Entre solidarité et justice, une journée pour dire «plus jamais»
Très souvent, les victimes de l’agent orange du Centre se voient offrir des cadeaux des autorités locales, d’organisations et de particuliers. |
Photo : QN/CVN |
La Journée internationale des enfants, le 1er juin dernier, a été un moment inoubliable pour les enfants du Centre de patronage des victimes de l’agent orange dans la province de Quang Nam (Centre). Les petits plats ont été mis dans les grands par les cadres et les animateurs du centre, et les enfants ont eu l’occasion de concocter des repas, de réaliser des gâteaux de lune et de prendre part à des spectacles. Tout le monde avait mis la main à la pâte en ce jour de fête pour créer une ambiance familiale et chaleureuse, et aider les enfants à se sentir comme à la maison. Situé dans la ville de Tam Ky, l’établissement a été lancé en juillet 2013 et relève de l’Association des victimes de l’agent orange de la province de Quang Nam.
Oasis pour enfants et soutien pour parents
Actuellement, le Centre accueille une soixantaine d’enfants, les uns emmenés par leurs parents, du matin jusqu’à la fin de l’après-midi, les autres pouvant y rester toute la semaine si la famille habite trop loin. Les activités se déclinent en quatre pôles : des cours quotidiens suivant le même programme que dans les écoles, des traitements rééducatifs pour retrouver une mobilité fonctionnelle, des animations comme des jeux, de la danse et des chants, et enfin des leçons pour apprendre la fabrication d’encens parfumés.
«Les enfants victimes de l’agent orange sont les plus défavorisés. Le Centre veut créer un espace de jeux et d’études. Nous souhaitons offrir des services de soins pour partager avec leurs familles une partie des charges. Envoyés ici, beaucoup ont réalisé des progrès visibles au niveau de la santé grâce aux séances quotidiennes de rétablissement fonctionnel. Au niveau psychologique, ils sont devenus plus ouverts», se félicite Vo Van Ai, directeur du Centre.
Pour les parents, le Centre est une vraie bénédiction qui les épaule pour faire face aux soins constants et lourds à réaliser au quotidien. «J’y ai inscrit mon fils depuis début 2014. Je l’y emmène le matin et le ramène le soir à la maison après ma journée de travail, confie Mme Nghi, mère du petit Hiêu, 11 ans, souffrant d’une déformation de ses jambes. Outre les soins pour le rétablissement de sa motricité, mon fils bénéficie de cours et participe à des activités de loisirs. Il se montre bien plus épanoui que quand il était à la maison».
Même tragédie, mais même espoir pour un autre couple, M. Thanh, chauffeur de moto taxi, et Mme Liên, son épouse et vendeuse de fruits au marché de Tam Ky. Le Centre les a énormément soutenus dans cette longue lutte pour soigner leur fils de 13 ans. «Nous travaillons toute la journée, et n’avons pas beaucoup de temps pour nous occuper de notre fils. Nous avons pris la décision de l’envoyer dans cet établissement pour qu’il puisse bénéficier des soins de rééducation. Après une année, je vois qu’il a fait des progrès, notamment physiques», témoigne Mme Liên.
Les enfants se sentent à l’aise dans ce Centre qui se veut d’être leur deuxième foyer. |
L’enthousiasme des enseignants
Toutes les activités de soins ou d’enseignement du Centre sont prises en charge par sept cadres et enseignants, qui ne perdent jamais une once d’enthousiasme. Nguyên Thi Xuân Thành, enseignante qui est là depuis les débuts, habitait à 30 km de là, dans la ville de Dà Nang. Malgré ses modestes revenus, elle a décidé de s’installer à Tam Ky pour être au plus proche du Centre et de ne rentrer chez elle que les week-ends. «Les soins et les activités d’apprentissage nous demandent une grande patience et du temps. Il faut développer des méthodes d’enseignement spécifiques pour eux. Il y a par exemple des enfants qui sont paralysés de la main droite, je dois donc leur apprendre à écrire de la main gauche. Il me faut plus d’un mois pour y parvenir», rapporte-t-elle.
Avec ses efforts inlassables, Thành a réussi à faire apprendre à la plupart des élèves la lecture et les bases des calculs mathématiques. «Leurs progrès observés chaque mois représentent une grande source de motivation et nous poussent à rester dans cette maison pour continuer à nous occuper de nos petits protégés malchanceux», affirme Thành.
Avec les aides techniques et financières tant des autorités locales que des particuliers, le Centre a réussi à s’équiper avec du nouveau matériel. La salle de rééducation vient de se doter de machines modernes, et les responsables espèrent bénéficier encore d’aides de la communauté pour élargir son espace, en vue de pouvoir accueillir davantage d’enfants.
Quang Nam, l’une des régions les plus affectées par la dioxine
Linh Thao/CVN