Le second mouvement d'insurgés propose un plan de paix en Afghanistan

Une délégation du second mouvement d'insurgés islamistes après les talibans en Afghanistan, dirigé par Gulbuddin Hekmatyar, est venue à Kaboul proposer un plan de paix au président Hamid Karzaï.

"Une délégation comprenant des dirigeants du Hezb-e-Islami est à Kaboul avec une proposition de plan de paix en 15 points", a déclaré le 22 mars Haroon Zarghon, le porte-parole du mouvement à Asadabad, dans l'Est de l'Afghanistan.

L'un de ces points exige un "calendrier clair" de retrait des forces internationales, ce qui marque un infléchissement notable chez le vieux chef de guerre Hekmatyar : le 22 janvier, ce dernier avait annoncé qu'il était ouvert à un dialogue de paix, mais avec, comme préalable indispensable à l'ouverture de pourparlers, le retrait des soldats étrangers.

Un porte-parole de M. Karzaï, Waheed Omar, a confirmé la présence de la délégation à Kaboul et a indiqué qu'elle avait rencontré M. Karzaï. "Je confirme qu'une rencontre entre une délégation du Hezb-e-islami et le président a eu lieu il y a quelques jours", a déclaré le porte-parole. "Ils ont apporté un plan de paix, une proposition, et le président l'étudie." M. Hekmatyar lui-même ne fait pas partie de la délégation. Ephémère Premier ministre à 2 reprises dans les années 1990, il figure sur la "liste noire" de l'ONU, aux côtés du mollah Omar, chef suprême des talibans.

De plus, Washington l'avait désigné en 2003 comme un "terroriste" et le recherche pour avoir, selon le département d'État, participé et soutenu des actes perpétrés par Al-Qaïda et par les talibans.

Le Hezb-e-Islami entretient aujourd'hui des liens très ambigus avec les talibans, s'alliant à eux dans certaines provinces, les combattant dans d'autres.

Le président Karzaï, qui milite publiquement pour des pourparlers avec les talibans, a présenté en janvier un plan de "réconciliation", proposant argent et travail aux repentis et des postes de responsabilité à leurs chefs, y compris le mollah Omar, ce que rejette Washington.

Car les États-Unis, qui ont promis quelque 30.000 soldats en renforts au sein des forces internationales d'ici à cet été, ont toujours manifesté - publiquement en tout cas - leur hostilité à inclure dans les négociations les insurgés liés à Al-Qaïda et le mollah Omar.

À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé le 22 mars son soutien à la volonté du gouvernement afghan d'aller vers une solution politique.

Dans sa résolution 1917, qui renouvelle pour un an le mandat de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan (Manua), le conseil "se félicite des efforts renouvelés du gouvernement afghan (...) pour faciliter le dialogue avec les éléments de l'opposition qui sont prêts à renoncer à la violence, à couper les liens avec Al-Qaïda et d'autres organisations terroristes, à dénoncer le terrorisme et à accepter la Constitution afghane".

Peu après, les États-Unis ont réitéré leur soutien sous réserve au dialogue entre Kaboul et les rebelles islamistes. "Nous soutenons le désir du gouvernement afghan de tendre la main aux membres des groupes rebelles", a déclaré le porte-parole du département d'État, Philip Crowley, énumérant les mêmes conditions que la résolution de l'ONU.

L'insurrection des talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis, ne cesse, depuis plus de 2 ans, de gagner en intensité dans la quasi-totalité du territoire, infligeant des pertes de plus en plus lourdes aux forces internationales, dont les deux tiers sont américaines.

Pour l'heure, les talibans ont répété qu'ils n'entameraient pas de négociations avant le départ de toutes les forces étrangères.

AFP/VNA/CVN

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