Le Premier ministre François Fillon s'est entretenu dans la matinée avec le président pour "faire le point" sur les conséquences de ces dernières élections intermédiaires avant la présidentielle de 2012. Le chef du gouvernement, qui a dit assumer sa "part de responsabilité" dans cette défaite, devrait conserver ses fonctions, et les changements au sein de son cabinet devraient être "modestes", selon le principal collaborateur du président, Claude Guéant.
Cette défaite électorale "constitue une déception pour la majorité", a déclaré dimanche soir François Fillon. "J'assume ma part de responsabilité", a ajouté le chef du gouvernement, dont le maintien dans ses fonctions semble cependant assuré.
Lors de ce second tour de scrutin, qui a très nettement confirmé le vote sanction du premier tour, la gauche a recueilli 54% des voix, loin devant la droite à 35,5%, selon des résultats portant sur la quasi-totalité des régions.
"Une élection a toujours une signification, un message", a déclaré Claude Guéant, le principal collaborateur de Nicolas Sarkozy qui, a-t-il assuré, "est décidé à l'entendre".
La colère gronde au sein d'une partie de la droite au pouvoir qui réclame une révision des priorités pour la seconde partie du mandat présidentiel et l'abandon de certaines réformes mal comprises par l'électorat traditionnel de la majorité.
À l'issue du vote, la gauche dirigera 21 des 22 régions de France métropolitaine (hors outre-mer). L'Alsace (est), dernier bastion de la droite, a finalement résisté à la vague rose-verte (socialiste et écologiste) qui a déferlé sur la France. Outre-mer, la droite a remporté la Réunion (océan Indien) et la Guayne (Amérique du Sud).
La presse française mettait en avant le 22 mars "le retour de la gauche", selon le journal Le Parisien ou "le jour de gauche", selon Libération.
Les socialistes, divisés et dépourvus de tout projet cohérent depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, sont relancés. Leur dirigeante, Martine Aubry, trouve aussi dans cette victoire la légitimité qui lui faisait défaut pour incarner une alternative au président de droite. Elle sera l'une des prétendantes à la candidature socialiste en 2012, avec le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et Ségolène Royal, triomphatrice dimanche dans sa région de Poitou-Charentes (Ouest).
AFP/VNA/CVN