Le communiqué précise que Nicolas Sarkozy fera une déclaration le 24 mars à l'issue du Conseil des ministres.
Les observateurs estiment qu'à travers ce remaniement, Nicolas Sarkozy a tenu compte de l'ampleur du vote sanction, notamment en adressant des signaux aux diverses familles de sa majorité et en resserrant les rangs de celle-ci.
Le président a ainsi effectué une ouverture en direction de proches de Jacques Chirac, de Dominique de Villepin et des centristes. François Baroin, un proche de Jacques Chirac, maire de la ville de Troyes, succède à Eric Woerth et devient ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État.
Eric Woerth devient ministre du travail à la place de Xavier Darcos, sévèrement battu dimanche en région Aquitaine, qui quitte le gouvernement. M. Darcos a obtenu le plus mauvais score des 8 ministres têtes de listes régionales (28,01% contre 56,34% au sortant socialiste Alain Rousset), il apparaissait trop fragilisé pour mener à bien la future réforme des retraites, à très hauts risques pour l'exécutif.
Le communiqué de l'Élysée précise que Xavier Darcos "sera prochainement appelé à d'autres responsabilités".
Marc-Philippe Daubresse, un centriste, est nommé ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives.
Le député Georges Tron, proche de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, est nommé secrétaire d'État auprès du ministre du Travail, en charge de la Fonction publique.
Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté et Haut commissaire à la Jeunesse, quitte le gouvernement. Il va présider l'Agence du service civique qu'il a mis en place.
Aux élections régionales dont le second tour a eu lieu dimanche 21 mars, la gauche a obtenu 54,12% des voix, loin devant la droite à 35,53%, et le Front national qui a obtenu 9,26% des suffrages.
Hier, Nicolas Sarkozy devait pourtant affronter à nouveau le mécontentement social lors d'une journée nationale de grèves et de manifestations organisée à l'appel de plusieurs syndicats pour protester contre la politique sociale et économique du gouvernement.
La colère gronde également au sein d'une partie de la droite, qui réclame une révision des priorités.
L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a demandé un "vote de confiance" au parlement sur les réformes. Le leader des députés UMP, Jean-François Copé, a appelé à "revenir aux fondamentaux" de la droite traditionnelle.
Le quotidien Le Figaro a vu dans le vote de dimanche l'"exaspération de nombreux électeurs de droite qui pêle-mêle ne comprennent pas l'ouverture à gauche, la surenchère écologique symbolisée par la taxe carbone, l'empilement de réformes (...) insuffisamment expliquées".
De leur côté, les socialistes, divisés et dépourvus de tout projet cohérent depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, sont relancés.
Leur dirigeante, Martine Aubry, trouve aussi dans cette victoire la légitimité qui lui faisait défaut pour incarner une alternative au président de droite qu'elle a appelé lundi à "changer de politique". Elle pourrait prétendre à la candidature socialiste en 2012, avec le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et Ségolène Royal, qui a triomphé dans sa région de Poitou-Charentes (Ouest).
Après ces régionales, la gauche dirigera 21 des 22 régions de France métropolitaine (hors outre-mer). La droite a réussi à conserver l'Alsace (Est). En outre-mer, elle a remporté la Réunion (océan Indien) et la Guyane (Amérique du Sud).
XINHUA-AFP/VNA/CVN