M. Obama va prononcer demain son premier grand discours de président aux 2 Chambres réunies du parlement. Jeudi, il dévoile les grandes lignes de son projet de budget pour 2010.
Dans ces 2 cas, il veut présenter une image sans fard d'une économie qui connaît sa pire crise depuis les années 30, et affirmer la nécessité de réduire les dépenses publiques. Il devra en même temps convaincre les Américains que cela ne l'empêchera pas de tenir la promesse d'étendre la couverture maladie et de réformer les retraites.
Le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a prévenu que le déficit inscrit dans le projet de budget serait "beaucoup plus grand et beaucoup plus rouge qu'on ne l'a imaginé d'abord".
M. Obama, qui s'est engagé à la transparence, a renoncé aux "tripotages" grâce auxquels ses prédécesseurs enjolivaient la situation, a-t-il dit.
Le déficit budgétaire passe pour devoir atteindre cette année un record de 1.500 milliards de dollars, enflé par la crise et les énormes plans destinés à la contrer.
M. Obama fait valoir qu'il a hérité de ce déficit et d'une dette qui a doublé en 8 ans de George W. Bush et défend la nécessité à court terme de ses plans, dont celui de 787 milliards de dollars qu'il a signé mardi, même s'ils aggravent provisoirement le mal.
Un tiers de ce plan est constitué d'allégements fiscaux, soit environ 288 milliards de dollars. M. Obama a annoncé samedi dans son allocution radiophonique hebdomadaire que son administration avait lancé une réduction des impôts retenus à la source devant toucher, selon le département au Trésor, "95% de toutes les familles au travail".
Pour autant le président américain a assuré que tant lui que son administration étaient décidés à faire "tout ce que nous pouvons pour maîtriser des déficits qui explosent".
Le projet de budget est "sobre dans ses évaluations, honnête et montre dans le détail ma stratégie pour investir dans ce dont nous avons besoin et restaurer une discipline budgétaire", a-t-il indiqué.
Cependant "les gens verront sans aucun doute que le président agit avec rapidité pour que nous investissions dans les énergies renouvelables, pour que nous réduisions notre dépendance vis-à-vis du pétrole étranger, et que nous prenions des mesures pour que des millions d'Américains puissent se permettre d'avoir une meilleure couverture maladie et pour que ceux qui n'ont pas d'assurance médicale en aient une", a assuré son porte-parole.
AFP/VNA/CVN