Face à un mécontentement grandissant, le président français, dont l'action face à la crise est critiquée par 57% des Français selon un sondage paru le 18 février, a réuni les syndicats et le patronat pour un "sommet social".
"La France est confrontée à une crise économique d'une ampleur inédite, qui suscite l'inquiétude légitime des Français", a déclaré Nicolas Sarkozy, selon le texte de son introduction à ce sommet social. "La situation est sérieuse, mais nous nous en sortons mieux et nous en sortirons mieux que les autres pays". Au nombre des mesures qu'il a proposées au cours de cette réunion figurent des allègements fiscaux pour les familles les moins favorisées des classes moyennes, une prime de 500 euros pour les jeunes chômeurs, et des allocations supplémentaires aux familles modestes.
Les syndicats avaient rassemblé le 29 janvier entre un et 2,5 millions de manifestants dans toute la France contre sa politique. Ils ont déjà prévu une nouvelle journée d'action le 19 mars pour demander en premier lieu des augmentations de revenus.
La CGT, premier syndicat en France, a estimé à l'issue de la rencontre que cette mobilisation devait être maintenue. Son secrétaire général Bernard Thibault en est sorti "avec l'esprit de travailler à un prochain rendez-vous revendicatif". "C'était un peu tendu, il y a eu du sport", a-t-il dit. "C'est beaucoup trop court, il y a des oublis", et "il faut maintenir la pression", a jugé de son côté le responsable de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly.
Le climat social est de plus alourdi par un conflit dans les universités et par une grève générale aux Antil-les françaises. Elle a dégénéré en affrontements violents et a fait un mort dans la nuit de mardi à le 18 février en Guadeloupe.
Ce "sommet pour calmer la fièvre sociale", selon l'expression du quotidien conservateur Le Figaro, visait à soulager les difficultés de certaines catégories de Français, mais aussi à les inciter à continuer de consommer.
AFP/VNA/CVN