Un policier surveille la foule de fidèles qui assistent sous une pluie battante à la messe du pape à Manille, le 18 janvier |
Au quatrième jour de sa visite dans ce bastion catholique d'Asie, des millions de fidèles avaient afflué très tôt de toute l'agglomération de Manille et certains, de régions reculées, pour assister à la messe au parc Rizal, en bord de mer.
Une tempête tropicale était arrivée du Sud, provoquant de fortes pluies. Fidèles, prêtres, sœurs et quelque 40.000 policiers et soldats s'étaient enveloppés de ponchos de plastique colorés pour écouter le pape argentin.
Le pape François, dont les prières étaient prononcées en anglais et en tagalog, a exhorté les Philippins à être des " missionnaires" dans toute l'Asie". "C'est un don de Dieu, une bénédiction! Mais c'est aussi une vocation!"
Plus de 80% des 100 millions de Philippins pratiquent un catholicisme fervent mais l'Église ne représente que 3,2% de la population du continent dans son ensemble.
Prêt à tomber malade pour lui
D'après l'Autorité du développement de Manille, 6 millions de Philippins ont afflué pour assister à la messe au parc et dans les quartiers alentours. Selon le Vatican citant une source gouvernementale, ils étaient entre 6 et 7 millions, dont trois déjà arrivés sur place la nuit précédente.
Des fidèles prient lors de la messe du pape à Manille, le 18 janvier qui a rassemblé près de 6 millions de personnes. |
D'après les autorités philippines, le précédent record pour un rassemblement papal dans le monde datait de 1995, lorsque Jean-Paul II avait réuni cinq millions de personnes.
"Le pape a voulu dans ce voyage donner une impulsion pour une voie concrète pour une société philippine plus cohérente avec les valeurs chrétiennes", a expliqué le porte-parole Federico Lombardi, relevant l'insistance du pape sur les inégalités dans cette société très catholique.
"Pleurer" pour les enfants des rues
Lors son séjour entamé jeudi 15 janvier et qui s'achève lundi matin 19 janvier, il a conquis les cœurs des Philippins en dénonçant les inégalités criantes et la corruption, et en rendant visite samedi 17 janvier aux victimes du cyclone de Tacloban (7.300 morts et disparus en novembre 2013).
Le pape François salue les fidèles réunis pour sa messe à Manille le 18 janvier |
Il a aussi lancé de nombreux appels pour la famille traditionnelle, dénonçant le "relativisme", les "menaces insidieuses" et la "confusion" sur le mariage.
Dans la matinée, devant 30.000 jeunes, François avait appelé à la "compassion" pour la souffrance des enfants des rues victimes de la prostitution et de la drogue.
Glyzelle Aries Palomar, 12 ans, secourue par une association, avait éclaté en larmes quand elle avait demandé au pape pourquoi il y avait "si peu de gens qui aident ces enfants qui vivent des choses terribles comme la drogue et la prostitution ?" "Pourquoi Dieu permet-il ces choses, quand les enfants n'ont commis aucune faute ?", avait-elle lancé.
Lui caressant la tête, ainsi qu'à un autre adolescent venu de la rue, le pape avait appelé le monde à "pleurer pour les enfants qui se droguent, qui endurent la prostitution". "Si nous n'apprenons pas à pleurer, nous ne pouvons pas être bons chrétiens", avait-il martelé dans un des moments les plus forts du voyage.
AFP/VNA/CVN