Libre-échange : l'APEC veut transformer son rêve en réalité

Les pays de l'Asie-Pacifique, dont les États-Unis et la Chine, ont promis le 14 novembre des mesures concrètes pour réaliser leur rêve de libre-échange dans cette vaste région représentant la moitié du PIB mondial.

À l'issue de deux jours de Sommet à Yokohama (région de Tokyo), les chefs d'État et de gouvernement des 21 économies du forum économique Asie-Pacifique (APEC) se sont engagés à résister aux sirènes du protectionnisme, séduisantes en ces périodes d'incertitude après la crise de 2008-2009.

"Nous demandons à l'APEC de prendre des mesures concrètes vers la réalisation de la zone de libre-échange Asie-Pacifique", ont-ils déclaré dans leur communiqué.

Ce projet vise à créer un immense espace libre de barrières tarifaires de l'Asie orientale aux rives américaines de l'Océan Pacifique.

Pour approcher leur idéal, les dirigeants comptent "s'appuyer sur les projets régionaux en cours, comme l'ASEAN+3, l'ASEAN+6 et le partenariat transpacifique (TPP)", des espaces de libre-échange en construction géographiquement plus restreints.

L'ASEAN+3 regroupe les dix pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), plus la Chine, le Japon et la Corée du Sud. L'ASEAN+6 rassemble les mêmes, plus l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Le TPP est une petite zone de libre-échange limitée à Brunei, au Chili, à la Nouvelle-Zélande et à Singapour, mais que les États-Unis veulent intégrer, tout comme l'Australie, la Malaisie, le Pérou et le Vietnam.

Après l'APEC, un premier "sommet" des membres et aspirants au TPP s'est réuni et les neuf États participants se sont donné pour objectif une "entrée en fonctionnement (du traité) avant la prochaine réunion de l'APEC en novembre 2011", selon le président chilien Sebastian Pinera.

Deux réunions sont prévues d'ici là entre les "Neuf", en Nouvelle-Zélande puis au Chili. Les États-Unis font tout pour accélérer ces négociations, afin de ne pas rester à l'écart de la dynamique économique asiatique.

La Chine, elle, préfère négocier "entre Asiatiques" avec l'ASEAN, bien que consciente que certains pays de la région souhaitent intégrer les États-Unis à l'espace transpacifique pour contrebalancer son influence grandissante.

Hier, le président chinois Hu Jintao a voulu envoyer un message rassurant. "La Chine reste déterminée à poursuivre une politique régionale fondée sur des relations de bon voisinage et d'amitié", a-t-il dit devant les participants de l'APEC.

Membre de l'ASEAN+3, le Japon a décidé de discuter aussi avec le groupe TPP. "Je ne crois pas qu'on puisse dire que l'ASEAN+3 est +chinoise+ et que le TPP est +américain+", a assuré le Premier ministre japonais Naoto Kan, hôte des débats.

Le communiqué final du Sommet de Yokohama a rendu compte de cette toile complexe d'échanges et d'accords.

Le texte commun promeut également pour la première fois une "stratégie de croissance", où les pays de l'Asie-Pacifique mettent en avant la nécessité d'assurer "une reprise durable de la demande dans le secteur privé" et de fonder les assises "d'une croissance plus équilibrée" à l'avenir, dans l'esprit des conclusions du G20 de Séoul.

Évaluation des Objectifs de Bogor

Les dirigeants de l'APEC ont adopté hier, au terme de deux jours de discussions à Yokohama, une déclaration sur l'évaluation des Objectifs de Bogor 2010, reconnaissant à la fois les progrès obtenus et les défis à relever.

Dans la déclaration, les dirigeants de l'APEC ont convenu que les 13 membres qui ont été soumis à une évaluation lors du sommet, parmi lesquels figurent cinq économies industrialisées ainsi que huit autres en développement qui se sont portées volontaires, ont fait des progrès significatifs vers la réalisation des Objectifs de Bogor.

En 1994, les dirigeants de l'APEC réunis à Bogor (en Indonésie) s'étaient engagés à réaliser l'avènement d'un commerce et d'investissements libres et ouverts en Asie-Pacifique, d'ici 2010 pour les économies industrialisées, et d'ici 2020 pour les économies en développement. Depuis lors, les économies industrialisées concernées ont réduit leurs tarifs douaniers, faisant passer la moyenne arithmétique des droits de douane de 8,2% en 1996 à 5,4% en 2008, contre une moyenne de 10,4% à l'échelle mondiale.

En 2008, les cinq économies industrialisées en question ont supprimé les frais de douane pour 50% de leurs importations.

De 1994 à 2009, le volume des échanges commerciaux de l'APEC avec le reste du monde a enregistré une croissance annuelle de 7,1% pour atteindre 11.400 milliards de dollars. La valeur nominale des services commerciaux a augmenté d'environ 7% par an pour atteindre un total de 2.400 milliards de dollars, tandis que l'afflux des investissements directs étrangers a connu une hausse de 13% par an et les décaissements une augmentation de 12,7%.

Malgré les progrès significatifs réalisés par les économies des cinq économies industrialisées passées au crible, l'évaluation des Objectifs de Bogor a souligné les domaines où demeurent des obstacles au commerce et à l'investissement, ainsi que les domaines où des progrès plus concertés peuvent être réalisés.

AFP-Xinhua/VNA/CVN

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