L'Irak est finalement parvenu jeudi à mettre en marche le processus en vue de la formation du gouvernement, après l'accord sur l'attribution des trois plus importantes charges du pays, salué par le président américain Barack Obama.
Les députés choisis lors des législatives du 7 mars ont ainsi élu leur président, le sunnite Oussama al-Noujaifi, puis réélu à la présidence de la République le Kurde, Jalal Talabani, qui a aussitôt annoncé son intention de charger M. Maliki, un chiite, de former le prochain gouvernement.
Ce dernier doit être formellement désigné dans les prochains jours et aura alors un mois pour constituer son gouvernement.
Mais signe de la difficulté de la tâche, une soixantaine de députés d'Iraqiya (sur 91), la liste du chiite laïque Allawi, soutenue par une majorité de sunnites, ont boycotté l'élection de M. Talabani pour protester contre le "non-respect" par le camp Maliki de l'application de l'accord politique.
"Il est apparu clairement qu'il restait beaucoup de points de désaccord", a déclaré à l'AFP le député indépendant Mahmoud Othman. "Ce qui s'est passé montre que l'accord est fragile".
La prochaine séance du parlement a été fixée à samedi et aucune indication n'a été donnée sur son ordre du jour.
L'un des élus de la liste Iraqiya qui n'a pas quitté la session parlementaire a fait néanmoins part de son optimisme.
Iraqiya a de justesse remporté les législatives (91 sièges sur 325), avec surtout l'appui des bastions sunnites. La participation de cette communauté au gouvernement est jugée cruciale pour la stabilisation d'un pays qui a connu de sanglants combats confessionnels en 2006 et 2007.
AFP/VNA/CVN