Les fonds injectés sur le marché immobilier proviennent de crédits bancaires, d'hypothèques, de dépôts, de l'émission d'actions et d'obligations, de Fonds d'investissement, d'investisseurs nationaux et de l'étranger. "Parmi ces canaux, les fonds les plus importants, qui jouent un rôle décisif pour l'envol du marché, proviennent des banques", a souligné le Docteur Trân Kim Chung, expert de l'Institut central d'étude de la gestion économique. "Les prêts bancaires occupent 60% du volume total des fonds injectés sur ce marché", a estimé Johan Nyvene, directeur général de la société boursière HSC.
Dans beaucoup de projets immobiliers, 70-80% des fonds proviennent de prêts bancaires rembour- sables sur un délai de 10-15 ans. En 2009, le solde total accordé par les banques dans l'immobilier s'est élevé à 10,05% de leur capital social, dépassant la barre tolérée de 10%, a fait savoir Pham Thanh Hung du groupe immobilier Thê Ky Moi. Aussi ce canal est-il presque fermé. Il faudrait attendre une hausse du capital social des banques pour élargir les crédits, a-t-il analysé.
"Les autres canaux ne sont pas abondants et ont tendance à se rétrécir", a observé Trân Kim Chung. L'an dernier, les devises envoyés par les Vietnamiens d'outre-mer ont baissé de 2 milliards de dôngs par rapport à 2008. Le fonds de commerce des compagnies immobilières est modeste. Pour la plupart de petite envergure, celles-ci disposent d'un capital social de 6 milliards de dôngs et d'un fonds de commerce de 80 milliards de dôngs.
L'investissement direct étranger (IDE) montre aussi la même tendance. En 2008, l'IDE dans l'immobilier a totalisé 23,6 milliards de dollars, représentant 36,8% du volume total de l'IDE dans le pays. Cette somme s'est réduite à 7,6 milliards l'an dernier, soit 35,5% de l'IDE. Le marché immobilier est également alimenté par les investisseurs privés. Pourtant, ces fonds ne sont pas stables et causent souvent une bulle spéculative lorsque ces fonds sont injectés puis retirés rapidement du marché, a estimé le Docteur Vu Dinh Anh, de l'Institut d'étude du marché et des prix.
Selon les prévisions, d'ici 2020, le marché immobilier du Vietnam nécessiterait 130 milliards de dollars, soit 10 milliards de dollars par an. Les sources de fonds étant mobilisées au maximum, l'important est de chercher des solutions pour soutenir la croissance de ce marché.
La meilleure méthode, c'est d'appliquer un mécanisme et des législations sur le long terme, a estimé le Docteur Trân Kim Chung, par exemple en créant des Fonds d'investissement et de développement de l'immobilier. Les autres mesures portent sur la transparence des transactions, le renforcement des opérations de fusion et de rachat d'entreprises, la cotation en bourse des entreprises immobilières, la mobilisation des capitaux étrangers. La transparence du marché est capital, a souligné Johan Nyvene, afin de créer des conditions favorables à la mobilisation de fonds sur le marché boursier.
Thuy Tiên/CVN