Le lotus, fleur porteuse de prospérité

Hanoï favorise l’émergence de villages d’artisans spécialisés dans les produits à base de lotus, en les associant à la promotion touristique et en contribuant à l’amélioration de son image.

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Récolte de fleurs de lotus sur le lac de l’Ouest à Hanoï.
Photo : VNA/CVN

“Dans la culture vietnamienne, la fleur de lotus symbolise à la fois la pureté et la clarté, incarnant l’esprit et l’identité du peuple vietnamien. Au-delà de sa signification spirituelle et religieuse, c’est une plante polyvalente offrant des utilisations pratiques”, partage Nguyên Manh Quyên, vice-président du Comité populaire de Hanoï.

La plupart des parties de la plante de lotus peuvent être utilisées comme aliments, médicaments ou matériaux de haute qualité pour l’industrie textile.

Luu Thi Hiên, propriétaire de l’établissement Trà Sen Hiên Xiêm dans l’arrondissement de Tây Hô, à Hanoï, raconte que sa famille a une longue tradition de fabrication de thé au lotus. Auparavant, il était principalement destiné à un usage personnel et aux cadeaux durant les fêtes.

“Avec le développement de l’économie de marché, de plus en plus de gens offrent du thé au lotus comme un cadeau typique de Hanoï. Cela a fait augmenter la demande et nous a incité à développer notre entreprise familiale”, partage-t-elle. Sa famille loue actuellement 7 ha du lac de l’Ouest pour y cultiver le lotus Bach Diêp (nom scientifique Nelumbo nucifera).

Fabrication de thé au lotus dans une famille d’artisans à Hanoï. 
Photo : VNA/CVN

Selon Mme Hiên, la production d’un kilogramme de thé au lotus nécessite 1.500 fleurs, ce qui représente plusieurs millions de dôngs. “Le thé au lotus du lac de l’Ouest, connu sous le nom de + thé des anciens+, offre une saveur délicate et rafraîchissante. Ce goût résulte du mélange de feuilles de thé et du lotus +Bach Diêp+ parfumé”, explique-t-elle.

La Quang Khanh, directeur de la Coopérative du village de lotus de Mê Linh à Hanoï, précise que son établissement cultive 50 ha de lotus, dont les variétés Bach Liên et Bach Diêp, originaires de l’ancien lotus du lac de l’Ouest.

De mai à septembre, la coopérative récolte et approvisionne le marché de 8.000 à 10.000 fleurs par jour.

En plus de répondre à la demande locale, la coopérative collabore également avec la coopérative Tâm Trà Thai dans la province septentrionale de Thai Nguyên et certains producteurs de thé de Bac Son dans le district de Soc Son à Hanoï pour l’approvisionnement en fleurs et en feuilles de lotus.

“Les fleurs de lotus et le thé au lotus de la coopérative du village de lotus de Mê Linh ont été reconnus par Hanoï comme des produits OCOP (À chaque commune son produit) 3 et 4 étoiles. Ils ont été soutenus par le district de Mê Linh pour créer la marque +Bach Thiên Sen Hai Linh+, qui a été présentée lors de diverses foires et expositions”, informe M. Khanh.

Hanoï a développé de nombreux produits spécialisés à base de lotus, reflétant le patrimoine culturel de la ville et apportant des avantages économiques. Ces produits comprennent les thés au lotus Hiên Xiêm et Quang An dans l’arrondissement de Tây Hô, les graines de lotus Đâm Long dans le district de Ba Vi, le thé aux feuilles de lotus dans le district de Soc Son, le thé au cœur de lotus dans le district de Thanh Tri, et le riz gluant Ngô Thuc aux graines de lotus dans l’arrondissement de Nam Tu Liêm. Parmi les 2.723 produits classés OCOP à Hanoï, 18 sont à base de lotus.

Intégrer l’écotourisme

Le thé au lotus fait partie intégrante de la vie des Vietnamiens depuis des siècles. 
Photo : VNA/CVN

Selon le Professeur associé-Docteur Dang Van Dông, de l’Institut des légumes et des fruits (ministère de l’Agriculture et du Développement rural), les différentes régions du Vietnam possèdent chacune des variétés de lotus caractéristiques. Les lotus roses sont cultivés dans la province de Dông Thap (delta du Mékong), les blancs dans celle de Huê (Centre), et les Bach Diêp dans le lac de l’Ouest à Hanoï. Le lotus Bach Diêp est une variété précieuse qui doit être préservée et développée. Pour cela, le Service municipal de l’agriculture et du développement rural, l’Institut des légumes et des fruits, et le Comité populaire de l’arrondissement de Tây Hô ont mis en œuvre le projet “Construction d’un modèle de production de lotus associé au développement de l’écotourisme à Tây Hô - Hanoï”.

Outre le célèbre thé au lotus du lac de l’Ouest, on retrouve plus de dix plats à base de lotus dans l’ancien village de Duong Lâm à Hanoï.

Lâm Thi Na, propriétaire d’un restaurant dans le village, informe : “Au départ, nous proposions quelques plats à base de lotus, comme le riz gluant au lotus, la salade de racines de lotus et le porridge sucré aux graines de lotus. Puis de nombreux visiteurs ont suggéré de créer un assortiment de produits au service des touristes, et c’est maintenant une commande populaire parmi les visiteurs du village”.

Matériaux pour l’industrie textile

Tissage de la soie à partir de fibre de lotus dans l’établissement de Mme Thuân. 
Photo : VNA/CVN

Aujourd’hui, la culture de lotus dans les districts suburbains de Hanoï fournit des matières premières de haute qualité à l’industrie textile, ainsi qu’à la production de parfums et d’amidon. Notamment, la soie de lotus, unique en son genre, fabriquée par l’artisane Phan Thi Thuân dans la commune de Phùng Xa, district de My Duc, est particulièrement remarquable. Les écharpes en soie de Thuân, un produit OCOP potentiel 5 étoiles, sont offertes par le Bureau du gouvernement en tant que cadeaux diplomatiques aux dignitaires étrangers.

Actuellement, Hanoï compte plus de 600 ha de culture de lotus et prévoit d’étendre cette superficie à 900 ha d’ici l’année prochaine. Les principales zones de culture sont My Duc (188 ha), Ba Vi (70 ha), Mê Linh (65 ha), Phuc Tho (25 ha), Ung Hoà (25 ha), Bac Tu Liêm (25 ha), Tây Hô (19,6 ha) et Quôc Oai (18 ha).

Mme Thuân satisfaite de son produit textile en fibre de lotus. 
Photo : VNA/CVN

Selon Nguyên Dinh Hoa, directeur adjoint du Service municipal de l’agriculture et du développement rural, le Service a confié au Centre de promotion agricole et à l’Institut des légumes et des fruits l’étude de plus de 30 nouvelles variétés de lotus dans la ville. Par la suite, il a sélectionné 20 variétés particulièrement adaptées au sol de Hanoï.

Les variétés de lotus se distinguent par leurs racines, leurs fleurs, leur soie et leurs graines, offrant un rendement et une qualité plus ou moins élevés. Grâce aux progrès scientifiques et technologiques, la saison de lotus à Hanoï peut s’étendre désormais d’avril à novembre, contre mai à septembre auparavant.

Huong Linh/CVN

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