Le groupe État islamique recule dans le Nord de l'Irak

L'offensive en cours dans le Nord de l'Irak, la plus vaste lancée à ce jour contre le groupe État islamique (EI), a fait reculer les jihadistes, dont l'un des principaux chefs a été tué par des frappes aériennes selon Washington.

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Des milliers de personnes bloquées depuis l'été sur le Mont Sinjar pourraient être en partie évacuées dans les prochains jours, à la suite de la fin du siège de l'EI, brisé par les forces kurdes (peshmergas) avec l'appui de nombreux raids de la coalition internationale.

Un combattant peshmerga, le 18 décembre 2014 dans les ruines dans le village de Kesarej, au sud de la ville irakienne de Zummar, près de la frontière avec la Syrie.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les peshmergas ont libéré environ 70% de la zone du Mont Sinjar mais le Sud est toujours sous contrôle de l'EI", a indiqué Faisal Salmeh, un habitant. "Ils ont commencé à apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin", a-t-il ajouté.

Les 8.000 combattants kurdes impliqués ont repris quelque 700 km² dans les régions de Zumar et Sinjar en deux jours, selon les dirigeants kurdes. Ce terrain avait été perdu après le lancement en juin de la vaste offensive ayant permis à l'EI de s'emparer de vastes territoires à la faveur de la déroute de l'armée irakienne.

La victoire kurde a été amplifiée par l'annonce concomitante par des responsables américains de la mort récente de plusieurs "dirigeants (jihadistes) importants et intermédiaires" en Irak, notamment Abou Muslim al-Tourkmani, considéré comme l'adjoint pour l'Irak du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi.

La coalition menée par les États-Unis a intensifié sa campagne de frappes cette semaine pour soutenir l'offensive terrestre des forces anti-jihadistes, qui se trouvaient vendredi 19 décembre en fin de journée à une quinzaine de kilomètres de Tal Afar, ville prise par l'EI en juin.

Les jihadistes "s'apprêtent à fuir"

Lieu d'une attaque du groupe État islamique près de Mursitpinar, la porte-frontière entre la Syrie et la Turquie, fin novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon des habitants, c'est une unité d'élite de l'armée qui mène cette opération depuis jeudi 18 décembre. "J'entends des explosions et des tirs, même parfois des avions de chasse", a déclaré Abou Hussein, instituteur dans cette ville située à 60 km à l'est de Sinjar. "Dans mon quartier, je vois que beaucoup de jihadistes s'apprêtent à fuir".

Située au sud du Mont éponyme à proximité de la frontière syrienne, Sinjar est le symbole de la tragédie des Yazidis.

Contraints de fuir cet été devant l'avancée des jihadistes, qui considèrent cette minorité kurdophone comme hérétique, des dizaines de milliers de Yazidis avaient trouvé refuge sur la montagne dans des conditions dramatiques pendant des semaines avant d'être évacués. Mais certains y sont bloqués depuis quatre mois.

C'est après le drame de Sinjar que les États-Unis s'étaient lancés dans la lutte contre l'EI via une campagne aérienne qui s'est élargie à la Syrie après la mise en place d'une coalition internationale.

Depuis début août, plus de 1.300 raids aériens ont été menés, dont plus de soixante rien que cette semaine en appui de l'attaque en cours dans le Nord de l'Irak, lancée depuis Rabia, près de la frontière syrienne, et Zoumar sur les rives du lac de Mossoul.

AFP/VNA/CVN

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