Le bi-réacteur de la compagnie RusAir, qui avait décollé à 22h30 locales de Moscou, tentait d'atterrir peu avant minuit à l'aéroport de Petrozavodsk, la capitale de cette république russe limitrophe de la Finlande, lorsqu'il s'est écrasé sur une route voisine.
"Quarante-quatre personnes ont perdu la vie et huit ont été blessées", a indiqué le ministère des Situations d'urgence. Selon les informations officielles, 52 personnes au total se trouvaient à bord, 43 passagers et neuf membres d'équipage.
Les huit survivants de la catastrophe ont été hospitalisés, tous pour des brûlures. Sept d'entre eux sont "dans un état extrêmement grave", a déclaré une porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Irina Andrianova, à RIA Novosti. Un enfant de 9 ans, Anton Terekhine, figure parmi eux.
Les corps des victimes ont été éparpillés sur l'autoroute, a indiqué une source aéronautique à l'agence Interfax. "La scène est horrible. C'est un carnage. Les corps jonchent le macadam", a déclaré cette source.
La télévision NTV a montré le 21 juin au matin des images de fragments de l'avion carbonisés, éparpillés sur une autoroute. Une voiture se trouverait coincée sous la carlingue avec peut-être un occupant.
La chaîne a montré les images filmées sur son téléphone portable par un automobiliste qui se trouvait sur place dans la nuit : un gigantesque brasier flambant dans la nuit.
Un homme qui se trouvait sur les lieux a raconté à la chaîne comment avec son père il avait sauvé de l'incendie plusieurs victimes vivantes.
Un Suédois, un Néerlandais et deux Ukrainiens sont sur la liste des morts ainsi qu'une famille de quatre personnes ayant les nationalités russe et américaine, selon le ministère russe des Situations d'urgences.
Le nom de l'arbitre de football Vladimir Pettaï, 38 ans, qui jugeait depuis 2003 les matches de la Première League russe, et est devenu en 2010 arbitre de la FIFA, figure parmi les morts de la catastrophe.
Les informations étaient dans un premier temps contradictoires sur les causes de la catastrophe. Selon de premières informations données dans la nuit, l'appareil, en service depuis 31 ans, a tenté de se poser sur l'autoroute, faute d'avoir pu se poser à l'aéroport de Petrozavodsk.
L'accident a pu être provoqué par les mauvaises conditions météorologiques, a estimé le directeur de l'aéroport de Petrozavodsk, Alexeï Kouzmitski, cité par Interfax. La pluie tombait et un épais brouillard recouvrait la région au moment de l'atterrissage du Tupolev.
Le directeur-adjoint de la commission nationale (MAK) chargé des enquêtes sur les accidents, Alexei Morozov, cité par Itar-Tass, a estimé que l'accident pourrait être dû à une panne des systèmes d'aide à l'atterrissage de l'aéroport.
Mais selon un responsable de la sécurité civile de Carélie, Nikolaï Fedotov, cité par Itar-Tass, l'avion, qui aurait effectué sa descente sur un axe erroné, a pu couper lui-même l'alimentation des feux en accrochant une ligne électrique, et se serait écrasé sur la route voisine.
Les deux boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées, selon Interfax. Lee Tupolev 134 est un avion de 70 à 90 places selon les versions, produit à 850 exemplaires entre 1966 et 1984.
Cet accident est l'un des plus meurtriers de ces dernières années pour l'aéronautique russe, après celui d'un Tupolev 154 de la compagnie russe
Poulkovo qui s'était écrasé en Ukraine en 2006, provoquant la mort de 170 personnes.
AFP/VNA/CVN