Le café vietnamien, les questions d'un gros producteur

Selon les prévisions de spécialistes, cette année, la valeur des exportations du café du Vietnam devrait atteindre deux milliards de dollars, devancée seulement par le riz. Le pays est le deuxième producteur mondial de café, après le Brésil, et le plus important producteur de robusta, alors qu'il n'était que le 31e en 1987.

Le Vietnam compte actuellement 500.000 ha de caféiers, donnant une production annuelle d'environ un million de tonnes. Selon les prévisions, la récolte 2010-2011 devrait permettre de remplir quelque 18,8 millions de sacs (de 60 kg). Lorsque l'on compare ce chiffre aux 120,6 millions de sacs de la production mondiale, on se rend mieux compte de la place qu'occupe le Vietnam sur ce marché ! En effet, avec un chiffre d'affaires à l'exportation de 1,7 milliard de dollars réalisé en 2010, le Vietnam est le deuxième exportateur mondial, après le Brésil.

Actuellement, le Vietnam est connu dans le monde comme un grand exportateur de café et le label "café vietnamien" s'affirme de plus en plus sur le marché mondial et est présent dans une quarantaine de pays. Allemagne, États-Unis, Espagne, Italie, Belgique, Pologne, France, République de Corée, Grande-Bretagne et Japon sont les dix plus grands importateurs de café vietnamien.

On peut dire que, des hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên) et du Sud méridional aux provinces du Nord-Ouest (Tây Bac), en passant par celles du Centre comme Nghê An, Quang Tri..., le caféier est considéré comme facteur de développement économique important, qui a permis à de nombreux cultivateurs de sortir non seulement de la pauvreté, mais aussi de faire fortune. Qu'il s'agisse des petits exploitants ou des ouvriers agricoles, la culture du café fait vivre des millions de personnes dans différentes régions du pays, notamment dans celles qui abritent des minorités ethniques, les régions montagneuses et celles en situation particulièrement difficile. La filière café a effectivement contribué à l'objectif de réduire l'écart de développement entre la montagne et la plaine.

La culture du caféier a également permis l'essor de l'industrie nationale de transformation du café. Ses produits répondent tant aux besoins de la consommation domestique qu'à ceux de l'exportation, avec l'adoption d'une nouvelle habitude : boire du café dans la vie quotidienne.

Le café est une boisson psychoactive obtenue à partir des graines du caféier. Il demande un processus de production complexe, allant de la culture et des soins à la transformation (torréfaction) et à la préparation des grains (mouture). Toutes les étapes qui suivent la récolte ont leur importance dans la qualité du café vert, mais au Vietnam, l'industrie de transformation joue un rôle important dans l'exportation du café. Car, même si la production annuelle atteint un million de tonnes ou plus, sans l'industrie de transformation, l'exportation du café grain - c'est-à-dire café brut - ne rapporte pas gros, surtout aux cultivateurs. Et si la filière café ne permet pas d'augmenter le revenu pour améliorer les conditions de vie des cultivateurs, le développement durable n'est alors pas envisageable.

Selon les dernières données de l'Association vietnamienne du café et du cacao (Vicofa), le pays produit annuellement 20.000 tonnes de café instantané et de café torréfié et moulu, destinées essentiellement à la consommation nationale. La plupart des exportations sont du café en grain.

Transformation et exportation

La filière café devrait porter la production annuelle de café instantané et de café torréfié et moulu de 20.000 tonnes actuellement à 100.000 tonnes dans le temps à venir. Un objectif fixé lors d'une réunion sur le développement de ce secteur à l'horizon 2020 et perspectives pour 2030, organisée récemment à Hô Chi Minh-Ville par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural.

Environ 95% de la production annuelle nationale du café est exportée. Autrement dit, la filière café du Vietnam vit de l'exportation, mais essentiellement des grains de café.

En réalité, l'industrie nationale de transformation du café, surtout du café instantané, est encore bien jeune et modeste. La première usine à avoir vu le jour est Coronel, prédécesseur de l'actuelle compagnie par actions Vinacafe Biên Hoà. Bien que construite dès 1969, elle n'a pu produire réellement de café instantané que dans les années 1980, avec une capacité de 80 tonnes par an. Et ce n'est qu'en l'an 2000 que Vinacafe a mis en service sa deuxième usine de traitement du café instantané, d'une puissance de 800 tonnes/an, équipée de technologies euro-péennes. Ses produits sont purs et ont un arôme naturel, ce qui les différencient fondamentalement d'autres cafés instantanés.

La création plus tard de certains producteurs de café instantané, dont Thu Hà (hauts plateaux du Centre), a porté la production annuelle nationale à des milliers de tonnes.

"Le pays encourage les investisseurs étrangers et domestiques à s'engager dans l'industrie de transformation des grains", a exhorté Luong Van Tu, président de Vicofa.

Selon l'Association vietnamienne du café et du cacao, cette année, les exportations nationales de café auront le vent en poupe, pouvant atteindre 2 milliards de dollars, contre 1,7 milliard en 2010, grâce à un marché mondial dynamique et à des cours élevés.

Actuellement, le café vietnamien représente 15% des parts de marché mondial. "L'an passé, le Vietnam est resté le 2e pays producteur et exportateur de café, après le Brésil", a rappelé M. Tu.

Néanmoins, d'après lui, la filière café a un travail considérable à réaliser si elle veut voir la valeur et la qualité des graines augmenter. Pour développer cette industrie de manière durable, il faudra remédier à certains problèmes qui handicapent la filière.

D'abord, "dans les dix ans à venir, il est nécessaire de remplacer les vieux pieds de caféiers, qui constituent 25-30% du total, du fait de leur rendement insuffisant", a-t-il souligné.

Le responsable a proposé aussi de limiter les exportations à un million de tonnes de grains par an pour éviter une baisse des cours. Il a également souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre planteurs et entreprises de transformation dans la culture, le traitement, la négociation des prix, etc.

Toujours d'après le président de Vifoca, pour développer le marché du café, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural élabore une Stratégie de développement durable d'ici 2020 et vision 2030. Elle sera soumise au gouvernement en fin d'année.

Donnant son avis sur cette stratégie, M. Tu a souligné la nécessité de viser certaines questions essentielles comme l'augmentation de la superficie des plantations de caféiers arabica dans les régions montagneuses du Nord, par exemple les provinces de Son La, Ðiên Biên et de Hoà Bình.

En effet, le café Robusta représente la quasi-totalité des plantations au Vietnam, mais l'arabica vaut en moyenne deux fois plus cher, voire plus, que le robusta. Le pays l'a bien compris, et pour orienter les exportations sur l'aspect qualitatif plutôt que quantitatif, il faudra étendre la surface de culture de caféiers type arabica. Vicofa a élaboré un projet de développement là-dessus, dans lequel elle évalue la valeur socio-économique des caféiers. L'Association a ainsi décidé de ne pas étendre les cultures, mais de se concentrer sur l'amélioration de la productivité et de la qualité, tout en renforçant les activités de promotion commerciale et améliorant les technologies de traitement.

Par ailleurs, Vifoca a proposé au gouvernement et à la Banque d'État du Vietnam de favoriser, en termes de prêts bancaires, les entreprises participant aux activités de stockage. Les entreprises domestiques, quant à elles, "devront renforcer les activités de promotion commerciale en Chine où le café vietnamien est très prisé par les jeunes consommateurs", a suggéré Luong Van Tu.

Les petites entreprises, du fait de leur envergure, devront orienter leurs investissements dans la transformation en vue de répondre aux besoins intérieurs.

Le pays compte actuellement plus de 140 entreprises exportatrices de café, qui prennent en charge l'achat, l'exportation et aussi la revente des grains à une vingtaine d'entreprises étrangères ayant des usines ou des bureaux de représentation au Vietnam.

Le café est une boisson psychoactive obtenue à partir des graines du caféier, un arbuste du genre Coffea.
La culture du café est très développée dans de nombreux pays tropicaux, dans des plantations qui sont cultivées pour les marchés d'exportation. Le café est une des principales denrées d'origine agricole échangées sur les marchés internationaux, et souvent une contribution majeure aux exportations des régions productrices. Le café est souvent présenté comme le deuxième bien de consommation dans le monde ; cependant, ce classement est remis en question par certains spécialistes.
S'agissant de café, l'unité de mesure est le sac de 60 kg. Depuis plusieurs années, la production mondiale annuelle dépasse les 100 millions de sacs (120 millions en 2002, 102 millions en 2003), ce qui correspond à six à sept millions de tonnes, alors qu'en 1825, on ne produisait que 100.000 tonnes. Plus de 80 millions de sacs sont exportés chaque année (88 millions en 2002, 84 millions en 2003). Cette production ne cesse d'augmenter ; elle a progressé de 20% entre 1997 et 2005, soit deux fois plus vite que la demande.
Le plus gros producteur est de loin le Brésil, particulièrement l'État de São Paulo où se situe le premier port caféier du monde : le port de Santos, suivi par le Vietnam (le plus important producteur de robusta) et la Colombie.
(Source : Wikipédia)

Quang Minh/CVN

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