Vers le développement durable du café au Vietnam

Quelques 400 représentants de ministères et scientifiques vietnamiens comme étrangers se sont réunis le 13 mars dans la ville de Buôn Ma Thuôt, province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), pour discuter des mesures et des politiques nécessaires à un développement durable du café vietnamien.

Selon le rapport du Département de la transformation, du commerce des produits agricole, sylvicole, aquicole et de la saliculture, le café du Vietnam a connu un important progrès depuis 2004. Les exportations sont passées de 483 millions de dollars en 2000 à 734 millions de dollars en 2005, avant d'atteindre le record de 2,1 milliards de dollars en 2008, participant à près de 2% au PIB national. Le café ne fait pas que participer de manière non négligeable à la croissance économique du pays, il constitue également le revenu principal de 540.000 cultivateurs, génère de l'emploi pour plus de 1,6 million de personnes, et contribue par là même à la stabilité sociopolitique, notamment dans les provinces des hauts plateaux du Centre.

Néanmoins, la production du café - et donc les exportations - connaît une certaine instabilité. Si la récolte 2008-2009 était en bonne croissance avec plus de 1,17 million de tonnes d'exportions pour un chiffre d'affaires de 1,94 milliards de dollars, celle de 2009-2010 a diminué à 1,04 million de tonnes, les exportations n'ayant pu être maintenues au niveau de l'année précédente - 1,66 milliard de dollars - qu'en raison d'un important volume de café stocké. Un chiffre toutefois optimiste compte tenu de ce que les cours mondiaux ont baissé en 2010...

"La culture du caféier chez les agricultures ne dépasse pas les 2 à 5 hectares, les programmes de production durable sont difficiles à mettre en œuvre, les entreprises n'ont pas suffisamment de fonds pour constituer de grands stocks de café, et la coopération entre les entreprises demeure insuffisante. En outre, le profit généré par les exportations reviennent davantage aux entreprises de transformation qu'aux cultivateurs, une donnée qui inquiète ces derniers et pourrait les conduire à cesser la culture du caféier", a souligné Doàn Xuân Hoa, directeur adjoint du Département de la transformation, du commerce des produits agricole, sylvicole, aquicole et de la saliculture.

Les conférenciers ont par ailleurs traité des orientations à prendre afin de s'assurer d'un développement durable de ce secteur. Parmi celles-ci, les gestionnaires et hommes d'affaires devront réguler dynamiquement la demande sur le marché mondial par des politiques appropriées sans contrevenir aux règles de l'OMC. De même, les entreprises devront signer préalablement des contrats avec les cultivateurs en début de récolte… Ces derniers devront également avoir un meilleur accès au crédit bancaire, et des politiques de soutien des prix devront être prises. Enfin, il est nécessaire de créer un fonds de garantie du café afin de pourvoir répondre à des variations qualitative comme quantitative de la production en raison du climat.

Selon le rapport de l'Association du café et du cacao du Vietnam, un autre problème majeur tient au vieillissement des pieds de caféiers, qui aujourd'hui atteint près de 30% des cultures. Il faut donc prévoir et un itinéraire concret et l'investissement nécessaire pour les renouveler. Ainsi, dans les zones montagneuses, le café Arabica doit être privilégié au détriment du Robusta car le prix du premier est de deux fois supérieur voire plus.

TRUONG GIANG/CVN

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