Mais tout comme les élections municipales convoquées mardi pour le 9 juillet, une première consultation palestinienne depuis 2006, ces deux scrutins ont aussitôt été rejetés par le mouvement Hamas au pouvoir à Gaza et vainqueur des législatives de 2006.
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (CEOLP), réuni sous la présidence de Mahmoud Abbas, a "décidé de lancer les préparatifs en vue d'organiser des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, pour répondre à la volonté du peuple palestinien, au plus tard en septembre", selon un communiqué lu par le secrétaire général de cette instance, Yasser Abed Rabbo.
Il a appelé "l'ensemble des factions palestiniennes à mettre de côté leurs réserves, notamment leurs différends", en allusion au Hamas.
À Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rejeté cet appel, comme le mouvement l'avait déjà fait pour le scrutin municipal. "Cette procédure est invalide, car le président Abbas n'a aucune légitimité et n'est pas habilité à organiser de telles élections".
Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection présidentielle afin d'éviter un vide institutionnel.
La direction palestinienne a dans le même temps exprimé son "soutien au peuple égyptien dans sa détermination à apporter du changement et à consolider la démocratie", a indiqué M. Abed Rabbo, une première depuis le début du mouvement de contestation qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak. Pour une Autorité palestinienne ballottée par les répercussions de ces mouvements populaires et la diffusion en janvier par la chaîne Al-Jazira de centaines d'archives sur les pourparlers avec Israël de 1999 à 2010, ces scrutins annoncés représentent un test de sa légitimité dans l'opinion.
Les documents publiés par Al-Jazira montrent des négociateurs palestiniens prêts à des concessions importantes sans contreparties apparentes d'Israël sur certains dossiers cruciaux, comme Jérusalem-Est et le sort des réfugiés.
Un membre de la direction palestinienne, Saëb Erakat, a d'ailleurs démissionné le 12 février de ses fonctions de négociateur en chef de l'OLP afin "d'assumer sa responsabilité pour le vol de documents dans son bureau", de surcroît "falsifiés" selon lui. L'Autorité palestinienne avait déjà appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.
AFP/VNA/CVN