La zone concernée, située à l'intérieur de la zone d'exclusion économique australienne, s'étend sur 972.000 km², depuis la grande barrière de corail jusqu'aux eaux des îles Salomon et de la Nouvelle-Calédonie. Elle deviendrait la plus grande réserve marine du monde. L'exploration pétrolière et gazière y serait interdite et la pêche restreinte. "Les océans sont une ressource économique et un espace de loisirs fondamentaux pour les Australiens, mais nous ne pouvons pas nous permettre d'être complaisants", a lancé le ministre australien de l'Environnement, Tony Burke.
Le gouvernement rendra sa décision finale d'ici trois mois, à l'issue d'un large processus de consultation. Les associations écologistes, qui demandaient depuis longtemps la sanctuarisation de la mer de Corail, ont toutefois estimé que le projet n'était pas assez ambitieux. "Les niveaux de protection doivent être plus élevés, en particulier dans les zones vulnérables, pour protéger la mer de Corail sur le long terme", a réagi Imogen Zethoven, du Pew Environment Group.
La pêche ne serait interdite que dans la moitié de la réserve, affirme ainsi le biologiste Terry Hugues, de la James Cook University.
Selon une étude récente, 52 espèces de requins d'eau profonde, des raies et des chimères hantent la mer de Corail -parmi elles, 18 n'ont été vues nulle part ailleurs- et l'endroit serait aussi le seul refuge connu au monde pour le frai des marlins noirs.
De plus, la zone constitue un passage pour les espèces migrantes, comme les baleines à bosses, les carets (tortues carnivores) ou les anguilles d'eau douce. Au total, quelque 341 espèces considérées par l'Union internationale pour la conservation de la nature comme particulièrement importantes à conserver sont présentes dans la mer de Corail.
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la Grande barrière constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. Elle abrite 400 espèces de coraux, 1.500 espèces de poissons et 4.000 espèces de mollusques.
AFP/VNA/CVN