Guerre au Proche-Orient
L'armée israélienne annonce avoir tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe à Beyrouth

Israël a annoncé samedi 28 septembre avoir tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe la veille sur la banlieue sud de Beyrouth, à l'heure où une source proche du mouvement chiite libanais a affirmé que le contact avait été perdu avec son dirigeant.

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Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, s'adresse à la foule lors de commémorations religieuses dans la banlieue sud de Beyrouth, le 12 octobre 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Si elle est confirmée, la mort de Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, ébranlerait son parti, déstabiliserait le pays et serait considérée comme une victoire majeure d'Israël face à l'Iran et ses alliés dans la région.

Le Hezbollah n'a toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef près de 19 heures après un raid dévastateur israélien sur son fief dans la banlieue sud de Beyrouth qui a ciblé "le quartier général central du Hezbollah" selon Israël.

Les ruines d'un immeuble détruit par une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 septembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais une source proche du mouvement pro-iranien a affirmé que "le contact a été perdu" depuis vendredi soir 27 septembre avec Hassan Nasrallah, quelques heures après la frappe israélienne d'une violence inouïe survenue à 15h30 GMT dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth.

"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré un porte-parole de l'armée, Nadav Shoshani, sur X. Un autre porte-parole de l'armée, David Avraham, a confirmé à l'AFP que le chef du Hezbollah avait été "éliminé".

"Ordre nouveau"

Des Libanais au milieu des destructions provoquées par les bombardements israéliens dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

À la tête du Hezbollah depuis 1992, Hassan Nasrallah, 64 ans, est un homme de religion qui fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité parmi la communauté chiite au Liban. Depuis des années, il vit dans la clandestinité et est apparu rarement en public.

"Le message est simple : quiconque menace les citoyens d'Israël, nous saurons comment l'atteindre", a averti le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi.

Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d'autres commandants du mouvement ont été tués au côté de Hassan Nasrallah.

L'armée a ensuite affirmé que la "plupart" des hauts dirigeants du Hezbollah avaient été "éliminés" lors des opérations israéliennes des derniers mois.

Carte localisant les très violentes frappes qui ont touché vendredi 27 septembre la banlieue sud de la capitale libanaise et dans lesquelles Israël dit avoir visé le quartier général du Hezbollah.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'armée israélienne a diffusé des images du ministre de la Défense, Yoav Gallant, de Herzi Halevi et du chef de l'armée de l'air, Tomer Bar, réunis dans un centre de commandement lors de l'opération contre Hassan Nasrallah, baptisée "Ordre nouveau".

"Israël a infiltré le Hezbollah"

L'attaque contre Nasrallah "était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes mais aussi à quel point Israël a infiltré le Hezbollah", estime James Dorsey, chercheur à l'Institut du Moyen-Orient de l'Université nationale de Singapour.

Un avion de la Middle East Airlines est vu décollant de l'aéroport international de Beyrouth au milieu de la fumée s'élevant au-dessus de la banlieue sud de la capitale libanaise, après des frappes israéliennes, le 28 septembre 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a encore du chemin à faire, le Hezbollah possède toujours des roquettes et des missiles et a la capacité d'en tirer plusieurs simultanément", a déclaré le porte-parole, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, estimant encore à "des dizaines de milliers de roquettes" l'arsenal du mouvement.

Le raid israélien de vendredi 27 septembre a détruit des dizaines d'immeubles, poussé à la fuite des milliers de personnes et fait au moins six morts selon un bilan des autorités libanaises. Plusieurs familles ont dormi dans la rue. Des colonnes de fumée s'élèvent encore des décombres.

"Le Hezbollah est vivant"

À Téhéran, la municipalité a érigé des panneaux avec un portrait de Hassan Nasrallah souriant et l'inscription "Le Hezbollah est vivant". Ce mouvement, financé et armé par l'Iran, a été créé en 1982 à l'initiative des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah dans le Sud et l'Est du Liban et près de Beyrouth, le mouvement a annoncé samedi 28 septembre avoir tiré des roquettes contre un kibboutz et des cibles militaires dans le Nord d'Israël. Mais la grande majorité des roquettes sont souvent interceptées.

Lundi dernier 23 septembre, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban, après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié.

Israël affirme agir pour faire cesser les tirs du Hezbollah vers le Nord de son territoire, frontalier du Sud du Liban, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d'habitants contraints à la fuite.

"140 cibles"

Bombardement israélien de la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

Samedi 28 septembre, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes sur "140 cibles du Hezbollah" depuis vendredi soir 27 septembre dans le Sud et l'Est du Liban, et affirmé avoir tué un de ses commandants et son adjoint dans un raid dans le Sud du Liban.

Depuis lundi 23 septembre, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

AFP/VNA/CVN

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