>> Lào Cai : un nouveau départ pour les élèves de Làng Nu
>> La renaissance du village de Làng Nu dans l’objectif de Nguyên A
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Nouvelle vitalité au village de Làng Nu dans la province de Lào Cai (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
Situé au pied du mont Con Voi (Éléphant), traversé par le ruisseau Nu et entouré de forêts verdoyantes, le village jouissait autrefois d’une existence paisible. Ses habitants, appartenant à la communauté Tày, vivaient unis, attachés à leurs traditions et à leur terre. Avant l’arrivée de la tempête Yagi, tout respirait la chaleur, l’harmonie et la sérénité.
Mais à l’aube du 10 septembre 2024, la catastrophe s’est abattue. En quelques minutes, près de 1,6 million de mètres cubes de terre, de pierres et de boue engloutissaient Làng Nu. Près de 40 maisons disparurent, 67 personnes furent tuées ou portées disparues, 14 autres blessées.
"Un ordre venu du cœur"
Dès les premières heures, les autorités provinciales et locales mirent en place un poste de commandement et mobilisèrent d’importants moyens : plus de 700 militaires, policiers et secouristes, appuyés par des engins lourds et des chiens de recherche. L’opération dura jusqu’au 10 octobre, permettant de retrouver 60 victimes, malgré 7 disparus toujours manquants. Plusieurs sauveteurs furent blessés, mais tous agirent avec le cœur. Cette solidarité a été le socle d’espoir pour les villageois plongés dans le deuil.
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Làng Nu, un an après la crue déferlante provoquée par le typhon Yagi qui a frappé le village de plein fouet. |
Photo : vietnamnet/CVN |
Face à l’ampleur de la catastrophe, le gouvernement a rapidement lancé un programme de reconstruction. En décembre 2024, une zone de réinstallation a été aménagée sur une colline à l’abri des risques de catastrophes naturelles. D’une superficie de 10 ha, elle comprend 40 maisons sur pilotis inspirées de l’architecture Tày, un centre d’activités communautaires et une école. Les arbres reverdissent peu à peu, les fleurs et les fruits éclosent autour des maisons, et les éclats de rire des enfants résonnent : autant de germes de vie qui, chaque jour, renaissent à Làng Nu.
Pourtant, les villageois n’ont pas retrouvé toutes leurs activités agricoles. Beaucoup doivent encore se déplacer vers l’ancien site pour cultiver, ou travailler comme journaliers. Les autorités locales envisagent de réhabiliter les terres le long du ruisseau Nu afin de restituer des surfaces cultivables aux familles. Parallèlement, des ateliers de broderie sont proposés aux femmes, leur permettant d’assurer un revenu stable de 6 à 9 millions de dôngs par mois, tout en restant près de leurs foyers.
Espoir un an après la tragédie
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Gia Bao joue joyeusement au football avec ses camarades devant la Maison de la culture de Làng Nu construite dans la zone de réinstallation. |
Photo : vietnamnet/CVN |
À l’école du nouveau village, les enfants bénéficient désormais de meilleures conditions d’apprentissage. Mais les blessures invisibles demeurent. "Il suffit d’une averse pour que certains enfants s’affolent et se réfugient dans les bras de leurs camarades ou de leurs professeurs", témoigne l’enseignante Hoàng Thi Vân.
Parmi eux, Gia Bao, 8 ans, a perdu ses parents lors de la tragédie. Lui-même enseveli sous la boue, il a survécu de justesse avant d’être soigné à Hanoï. Sur son visage restent les cicatrices de la catastrophe, mais aussi un sourire qui revient peu à peu, preuve que la vie peut renaître.
Grâce au soutien de l’État, des autorités locales et d’innombrables élans de solidarité venus de tout le pays, les habitants de Làng Nu retrouvent espoir. Au milieu des cicatrices, la reconstruction s’opère. Et avec elle, la promesse qu’un village peut renaître de ses larmes.
Phuong Nga/CVN