Cinq jours après le séisme de magnitude 7,1 qui a fait 1.944 morts et 256 disparus dans la province reculée du Qinghai, les conditions climatiques s'aggravaient dans le plateau tibétain avec la menace de verglas et de tempêtes de neige.
Les routes menant à Jiegu, ville située près de l'épicentre de la secousse et dont plus de 85% des bâtiments se sont effondrés, étaient encombrées d'ambulances et de camions transportant nourriture, eau, tentes et couvertures.
Ces convois vont apporter un réconfort bienvenu à la population -constituée à 90% de membres de l'ethnie tibétaine - dans la région sinistrée qui manque cruellement de tout depuis mercredi dernier.
Des véhicules d'urgence ont provoqué un embouteillage à l'entrée de Jiegu, ont constaté des journalistes de l'AFP. Pendant ce temps les secouristes fouillaient encore les décombres, espérant trouver des survivants, au lendemain de la découverte d'un miraculé de 68 ans.
Le séisme a également fait environ 12.000 blessés et laissé quelque 100.0000 personnes sans abri.
À plusieurs centaines de kilomè-tres de Jiegu, des journalistes de l'AFP ont vu des longs convois de véhicules militaires et civils se diriger vers le plateau tibétain.
Jiegu se situe à quelque 4.000 km d'altitude et les conditions climatiques, avec des températures glaciales, ainsi que l'isolement de cette zone démunie ont encore compliqué la tâche des sauveteurs.
Dans la ville, les moines en robe rouge ou safran continuaient le 19 avril de jouer un rôle majeur dans l'assistance aux sinistrés, notamment la distribution de vivres et la recherche de signes de vie dans les montagnes de débris.
Au monastère de Jiegu, perché sur une montagne en surplomb de la ville, une cinquantaine de moines chargeaient un camion de bouteilles d'eau et de nouilles instantanées pour les villages alentours.
Si le soleil brillait à Jiegu le 19 avril après des pluies intermittentes, les services de la météo ont annoncé de mauvaises nouvelles pour les prochains jours. "La neige, les routes verglacées et des vents forts menacent les transports et les secours", a déclaré le Centre national de la météorologie.
La population traumatisée par le séisme doit aussi faire face aux répliques qui se sont succédé à un rythme élevé : 1.200 depuis mercredi dernier, selon l'agence Chine Nouvelle.
Des centaines de corps ont été incinérés ensemble samedi par les moines lors d'une cérémonie bouddhique poignante pour empêcher le déclenchement d'épidémies.
Le président chinois Hu Jintao a inspecté la zone samedi, réconfortant les survivants et demandant aux sauveteurs de faire tout leur possible pour retrouver des survivants, même si l'espoir est devenu très faible.
Le 19 avril, les journaux publiaient en une des photos du président Hu réconfortant une jeune Tibétaine pleurant sur son épaule. "Je vous garantis que le Parti (communiste) et le gouvernement aidera les victimes à reconstruire les maisons et à reprendre les cours pour les enfants dès que possible", a dit le président, rentré précipitamment du Brésil après l'annonce du séisme.
La découverte d'un homme de 68 ans dimanche a apporté un peu d'espoir. Il a passé une centaine d'heures enseveli sous les décombres dans des températures négatives la nuit, mais sa vie n'était pas en danger.
AFP/VNA/CVN