Le secrétaire général de l'OCDE, Jose Angel Gurria (gauche), le ministre mexicain des Finances, José Antonio Meade (centre), le président de la Banque mondiale Kim Yong Jim, le 4 novembre à Mexico. |
Les ministres des Finances et banquiers centraux des vingt principaux pays riches et émergents ont ouvert, vers 18h00 (00h00 GMT le 5 novembre), deux journées de débats. L'ordre du jour officiel est assez mince : un point d'étape sur la régulation financière et la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), sur lesquels aucune percée spectaculaire n'est attendue de l'avis de plusieurs responsables interrogés par l'AFP à Mexico.
Plusieurs ministres d'envergure n'ont pas fait le déplacement, dont l'Américain Timothy Geithner, le Français Pierre Moscovici et le Brésilien Guido Mantega. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, était aussi absent.
Les grands argentiers doivent aussi faire le point sur l'économie mondiale. Et là, les nouvelles ne sont pas bonnes. Le FMI vient d'ailleurs de revoir à la baisse ses prévisions de croissance.
La présidence mexicaine du G20 entend aborder des "incertitudes" majeures.
La première est le ralentissement des économies émergentes, dont la Chine, et la deuxième est le "mur budgétaire" ("fiscal cliff") américain qui risque, faute d'accord politique à Washington d'ici la fin de l'année, de déboucher sur un tour de vis drastique aux finances publiques des États-Unis.
Le ministre mexicain des Finances, José Antonio Meade, a estimé à l'ouverture de la réunion que les États-Unis devaient "mettre en place un plan de consolidation budgétaire", mais pas "d'une telle ampleur", car cela saperait la croissance américaine et donc mondiale. Mais à la veille de l'élection présidentielle américaine, les organisateurs ont peu d'espoir d'obtenir un engagement clair.
Un responsable européen a aussi assuré que la situation budgétaire japonaise seraient évoquée.
Spectre grec
Comme c'est le cas désormais depuis près de trois ans, la dernière menace, la principale, vient d'Europe. La zone euro espérait arriver à cette réunion en ordre de bataille, après avoir peaufiné sa stratégie de sortie de crise, avec une BCE sur le pied de guerre et une union bancaire sur les rails.
Toutefois, ses partenaires, impatients face à la mise en œuvre complexe des avancées européennes, veulent la voir aller plus loin.
"Nous voulons y voir plus clair sur l'Espagne", qui hésite toujours à faire appel aux mécanismes d'aide européens, "et sur les autres États européens en difficulté", a ainsi déclaré un responsable canadien.
Les États-Unis ont eux pressé le 2 novembre les Européens d'aider la Grèce, toujours en plein marasme, à retrouver "une trajectoire viable".
"Ce n'est pas le lieu pour résoudre ces questions", a balayé un banquier central européen, sous couvert de l'anonymat.
Les négociations en cours entre la Grèce, en récession pour la cinquième année consécutive, et ses créanciers internationaux (BCE, Union européenne et FMI) butent sur les moyens de financer un délai que certains entendent accorder à Athènes pour mettre en oeuvre ses réformes.
En attendant, le spectre d'une sortie de la Grèce de l'Union monétaire, qui semblait s'éloigner, a ressurgi, agité par le Premier ministre Antonis Samaras pour tenter de ressouder sa coalition gouvernementale.
"Nous devons sauver le pays de la catastrophe", "si nous échouons à rester dans l'euro rien n'aura de sens", a-t-il lancé alors que le parlement grec doit voter le 7 et 11 novembre de nouvelles mesures de rigueur réclamées par l'UE et le FMI en échange d'une nouvelle tranche d'aide vitale pour la Grèce.
AFP/VNA/CVN