Barack Obama le 30 octobre à La Croix Rouge à Washington. |
Le dirigeant démocrate, qui a de facto suspendu sa participation à la campagne depuis le 29 octobre, est attendu dans l'après-midi dans le New Jersey (Est), l'un des États les plus touchés par le cyclone qui a fait des dizaines de morts et ravagé une partie du Nord-Est des États-Unis.
Sur place, il "rejoindra le gouverneur (Chris) Christie pour inspecter les dégâts de la tempête, parler à des habitants (...) et remercier les membres des services d'urgence", selon la Maison Blanche.
Conscient du danger d'apparaître indifférent aux souffrances de ses compatriotes, sept ans après l'ouragan Katrina dont la cote de confiance de son prédécesseur George W. Bush avait beaucoup pâti, M. Obama veut de toute évidence projeter l'image d'un dirigeant tenant fermement la barre.
Dès le 28 octobre, il s'était rendu au siège de l'agence fédérale chargée des situations de crise (Fema). Le 29 octobre, avant que l'ouragan ne touche les côtes, il avait exhorté à la prudence dans la salle de presse de la Maison Blanche. Le 30 octobre, il s'est rendu à la Croix-Rouge, s'est entretenu au téléphone avec 13 gouverneurs et sept maires, et a même téléphoné à des dirigeants des compagnies d'électricité pour leur signifier la "priorité" que constituait le rétablissement du courant.
Après cette activité sur tous les fronts, sa visite dans le New Jersey sera observée à la loupe dans la dernière ligne droite de la campagne avant le scrutin du 6 novembre, en raison de la personnalité de son hôte.
"Formidable"
Le gouverneur Christie, un républicain au style populiste, est l'un des principaux lieutenants de M. Romney. Mais s'il étrille souvent le président lors de ses discours, il n'a eu que des mots aimables pour lui le 30 octobre au matin, le félicitant pour sa gestion de la crise. "Le président a été formidable. Je lui ai parlé trois fois hier, il m'a appelé la dernière fois à minuit pour me demander ce dont j'avais besoin", a-t-il déclaré à la télévision MSNBC.
Sur Fox News, où on lui demandait s'il s'attendait à ce que M. Romney vienne inspecter les dégâts, M. Christie, connu pour son franc-parler, a repoussé l'idée avec vigueur. "J'ai 2,4 millions de personnes sans électricité. La côte est dévastée, le Nord de mon État est inondé. Si vous croyez que j'en ai quelque chose à fiche de (l'élection) présidentielle, vous me connaissez mal", a-t-il dit, avant que la visite de M. Obama ne soit annoncée.
M. Romney, de son côté, a décidé de reprendre pleinement sa campagne pour tenter de déloger M. Obama, un objectif réaliste vu l'étroitesse des écarts dans les derniers sondages. Le 31 octobre, il doit participer à trois réunions électorales en Floride. Cet État compte parmi la dizaine de territoires-clés qui décideront du résultat de l'élection.
Mais des attaques contre son concurrent pourraient être mal perçues au moment où M. Obama sera vu en train de se pencher au chevet des sinistrés, qui plus est aux côtés de M. Christie.
M. Romney a transformé le 30 octobre un rassemblement de campagne dans l'Ohio (Nord) en opération humanitaire en faveur des victimes de Sandy, même si une vidéo politique à sa gloire a été diffusée au début. Les républicains ne sont pas les seuls à faire campagne: même si le président est en retrait du combat politique, le vice-président Joe Biden et l'ex-président Bill Clinton sont toujours sur le terrain pour lui.
Les deux équipes continuent aussi à se combattre par publicités, communiqués et tweets interposés. Le 30 octobre, chaque camp a ironisé sur le "désespoir" que trahit selon lui les achats de publicité dans des États qui leur sont a priori acquis.
AFP/VNA/CVN