Ukraine : Donetsk pilonnée par l'artillerie

Donetsk, principal bastion des séparatistes encerclé, a subi dimanche 10 août un pilonnage d'artillerie lourde alors que les Occidentaux ont mis en garde la Russie contre toute mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine qui équivaudrait à une intervention.

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Depuis 04h20 locales, une journaliste a entendu plus de 20 détonations depuis le centre de Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d'habitants avant les hostilités) qui est depuis plusieurs jours le théâtre d'intenses combats entre les séparatistes et les forces ukrainiennes ayant tué plusieurs civils.
"Une maison a été détruite par un obus ainsi qu'une partie de la polyclinique N18. Une femme a été blessée à proximité" dans le district Kievski au nord de la ville, a indiqué la mairie de Donetsk.

Des soldats ukrainiens dans un blindé dans la région de Donetsk, le 10 août.
Photo : AFP/VNA/CVN


L'armée ukrainienne a annoncé dimanche matin 10 août avoir poursuivi son offensive "visant à resserrer l'étau autour de Donetsk" et avoir tiré contre les bases des séparatistes en leur infligeant "de lourdes pertes".
Samedi 9 août le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhatchenko a reconnu que Donetsk était "encerclé" et au bord d'une "catastrophe humanitaire" et s'est dit prêt à un cessez-le-feu si les forces ukrainiennes arrêtaient leur offensive.
"Des civils sont tués dans des tirs d'artillerie (...) les médicaments ne sont plus livrés, les produits alimentaires s'épuisent", a-t-il souligné.
Moscou propose une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine
Face à cette situation qui se dégrade pour les civils dont 300.000 ont déjà fui vers la Russie et les autres régions de l'Ukraine, Moscou a proposé de mener une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine pour protéger la population.

Un véhicule blindé de troupes ukrainiennes garde un point de contrôle situé à 50 km de la ville du Sud de l'Ukraine, Odessa. 


Une idée fermement rejetée par les Occidentaux qui accusent la Russie d'alimenter le séparatiste en Ukraine en lui fournissant des armes et craignent une intervention russe sous prétexte d'une mission humanitaire.
Sollicité par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour soutenir l'initiative russe, son homologue américain John Kerry a répondu samedi 9 août qu'il n'était pas question que la Russie intervienne en Ukraine "par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de +maintien de la paix+".
Peu après, le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous estimé, au cours de conversations téléphoniques séparées, que toute incursion russe en Ukraine, même sous des prétextes humanitaires serait "injustifiée, illégale et inacceptable".
À l'issue d'une semaine marquée par une nouvelle escalade des tensions internationales, Kiev a multiplié les signaux d'alarme concernant une éventuelle entrée des troupes russes sur son territoire.
Selon l'OTAN, le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes. Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen en visite à Kiev jeudi 7 août a estimé que la liberté de l'Ukraine et son avenir étaient "menacées" et a sommé la Russie de retirer ses soldats de la frontière.
La présidence ukrainienne a affirmé samedi 9 août avoir fait échouer par la voie diplomatique une tentative de la Russie de faire entrer unilatéralement sur son territoire un convoi humanitaire "soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix Rouge (CICR)".
Le Kremlin a démenti toute tentative de "pénétrer" en Ukraine.
Le CICR a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d'organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine, mais a assuré ne pas y avoir répondu.
Le président ukrainien Petro Porochenko, après des discussions avec des dirigeants du CICR s'est dit prêt à accepter une mission humanitaire à Lougansk, à condition qu'elle soit internationale, non armée et passe par des postes-frontières contrôlés par Kiev.
Après quatre mois du conflit dans l'Est qui a fait plus de 1.300 morts.

AFP/VNA/CVN

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