>>Turquie : Recep Tayyip Erdogan achève sa campagne présidentielle
Comme le suggéraient les sondages, l'homme fort du pays a largement devancé ses deux adversaires dès le premier tour de ce scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct, avec 52% de suffrages.
Candidat commun de l'opposition social-démocrate et nationaliste, Ekmeleddin Ihsanoglu, un historien réputé de 70 ans qui a dirigé l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a réuni plus de 38% des suffrages, alors que celui de la minorité kurde, Selahattin Demirtas, en a rassemblé près de 10%.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan vote, le 10 août à I |
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan vote, le 10 août à Istanbul. |
Même si elle est loin du raz-de-marée prédit par les sondages, cette victoire constitue un succès pour M. Erdogan, qui rejoint ainsi le père fondateur de la République laïque, Mustafa Kemal Atatürk, dans le club des dirigeants les plus emblématiques du pays.
Après une campagne au ton très agressif où il a multiplié les attaques contre ses rivaux, le nouveau chef de l'État s'est voulu apaisant en annonçant une "nouvelle ère", loin des "disputes du passé" qui ont agité ses onze ans de règne.
"Je serai le président de 77 millions de Turcs, et pas uniquement de ceux qui ont voté pour moi", a-t-il assuré devant des milliers de fidèles réunis sous le balcon du quartier général de son parti à Ankara.
"Je prie tous ceux qui me qualifient de dictateur et d'autocrate de revoir leur position", a-t-il lancé à ceux qui l'accusent de vouloir restreindre les libertés ou d'islamiser le pays.
Comme M. Erdogan a toutefois confirmé son intention de conserver les rênes de la Turquie au poste de président, dont il veut considérablement renforcer les prérogatives au prix d'une réforme de la Constitution.
"Le président élu et le gouvernement élu œuvreront main dans la main", a-t-il souligné après avoir glissé, en famille, son bulletin dans l'urne à Istanbul.