Moscou a émis des doutes concernant la solvabilité de l'Ukraine et a mis en garde contre un possible arrêt des livraisons destinées à l'Europe en passant par l'Ukraine. Cependant, Kiev a qualifié cette menace de sans fondement et a indiqué être capable de payer la facture.
Moscou et Kiev se trouvent de nouveau dans une impasse en raison de leur réticence à faire des concessions, entraînant des spéculations concernant la répétition de la crise de janvier dernier qui a laissé des millions d'Européens sans gaz de chauffage en plein milieu de l'hiver.
L'Ukraine a initié 2 solutions pour le problème de paiement, mais les 2 ont été tous rejetées par la Russie.
Le Premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko, a suggéré que la Russie effectuait un paiement anticipé pour le transit de gaz pour les 5 à 7 prochaines années, d'une valeur de près de 5 milliards de dollars. Le prix du transit équivaut approximativement au montant que l'Ukraine doit payer pour le gaz russe.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, lors d'une réunion avec son homologue ukrainienne en avril, a déclaré que la Russie était contre la proposition car sa mise en place semblait irréaliste.
D'abord, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko dans une déclaration récente a qualifié un tel arrangement d'"illégal", a avancé M. Poutine.
"Ensuite, nous ne sommes pas en mesure de dire avec certitude aujourd'hui avec qui Gazprom (monopole gazier russe) travaillera à l'avenir sous contrats", a poursuivi M. Poutine.
Troisièmement, il est difficile de lever 5 milliards de dollars dans le contexte de crise financière mondiale, a expliqué M. Poutine.
L'Ukraine a proposé pour autre solution la prolongation d'un prêt russe de 5 milliards de dollars à l'Ukraine pour stabiliser son économie.
Menace d'une nouvelle crise
D'après un accord signé par M. Poutine et Mme Timochenko pour mettre fin à la crise gazière, l'Ukraine devra avancer 100% des paiements pour les livraisons de gaz futures si elle échoue à respecter l'échéance. Les termes stricts, selon certains analystes, annoncent la répétition de la crise.
Si l'Ukraine paie la facture avant l'échéance critique ou si l'Ukraine accepte de moderniser conjointement son réseau de gazoducs avec la Russie, il est possible qu'une nouvelle guerre du gaz n'éclate pas.
XINHUA/VNA/CVN