La Belgique entrevoit une sortie de crise

Les négociateurs de six partis politiques belges pour la formation d'un nouveau gouvernement fédéral ont trouvé le 26 novembre un accord sur le budget 2012, après une réunion-marathon de plus de 17 heures.

Le dernier obstacle est enfin enlevé pour mettre fin au fait que la Belgique n'a pas de gouvernement de plein exercice depuis plus de 500 jours.

Dans un communiqué rendu public par le Palais, le roi Albert II "se réjouit qu'un accord soit intervenu". Il a également chargé Elio Di Rupo, président du Parti socialiste francophone (PS), de "former le plus rapidement possible un gouvernement".

"C'est le chemin vers le rétablissement de la confiance", a pour sa part commenté le président du Conseil européen, Herman Van Hompuy, ancien Premier ministre belge. En début de semaine, il avait appelé à accélérer les négociations.

Les négociations inter-belges sont parvenues à un compromis en moins de 24 heures après la baisse de la note du royaume par l'agence de notation Standard & Poor de "AA+" à "AA". Dans le cadre de sa première réaction, le Premier ministre démissionnaire Yves Leterme a demandé le 25 novembre aux négociateurs de boucler un accord sur le budget 2012 avant l'ouverture des marchés lundi prochain.

Dans un communiqué conjoint, M. Leterme et le ministre des Finances, Didier Reynders, ont reconnu que la dégradation "reflète la progression des taux d'intérêt en Belgique et dans toute la zone euro, ce qui est entre autres lié à la diminution de confiance des investisseurs sur le plan mondial". Ils ont souligné "l'adoption des réformes nécessaires au renforcement du potentiel de croissance de l'économie belge, notamment dans le domaine du marché du travail".

Selon MM. Leterme et Reynders, l'annonce de Standard & Poor renforce davantage la nécessité pour la Belgique de finaliser son budget de l'année prochaine, de maîtriser son déficit budgétaire à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2012 et de revenir à un budget équilibré en 2015.

La Belgique risque d'être sanctionnée par la Commission européenne, si elle ne peut pas présenter avant le 15 décembre son budget 2012.

M. Di Rupo devait tenir une conférence de presse le 27 novembre pour dévoiler les détails de l'accord.

De l'autre côté, le patronat belge a applaudi la conclusion de l'accord sur le budget 2012 après cinq semaines de discussions. Dans son communiqué, la Fédération des entreprises belges (FEB) "apprécie que les négociateurs aient continué à travailler pour arriver, avant l'ouverture des marchés financiers, à un accord sur le budget des années 2912 et suivantes, ainsi que sur des réformes structurelles".

Au même moment, elle a fait preuve d'une certaine retenue. Pour la FEB, le nouvel accord est "un pas important dans la bonne direction, mais ne représente pas le renforcement de la compétitivité".

"Des efforts ont été consentis pour améliorer le rapport entre les économies et les nouvelles recettes, afin de mieux répondre aux recommandations de l'Europe et aux attentes des marchés financiers. Dans l'ensemble des mesures adoptées, il demeure cependant, malgré des adaptations, une série considérable de charges sur les entreprises et les cadres, qui pèseront inévitablement sur la croissance et l'attrait de notre pays pour les investisseurs", a-t-elle mis en garde.

XINHUA/VNA/CVN

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