La présidente argentine Cristina Kirchner triomphalement réélue

La présidente argentine Cristina Kirchner a été élue le 23 octobre dès le premier tour pour un nouveau mandat de quatre ans, dans un raz-de-marée électoral et s'est déclarée "impressionnée" par son résultat et "reconnaissante".

«Ces chiffres m'impressionnent et je suis infiniment reconnaissante", a dit la présidente en s'adressant aux Argentins. "Si j'avais parlé de ces chiffres-là il y a à peine deux ans, on nous aurait traité de fous !", a-t-elle fait valoir.

"Bonsoir, M. le vice-président élu !", a dit Mme Kirchner à son colistier, le ministre de l'Économie, Amado Boudou, qui se tenait à ses côtés.

Mme Kirchner a obtenu 53,08 % des voix contre 17,11 % des voix à son principal rival, le socialiste Hermes Binner, et 12,48 % au radical Ricardo Alonsin, selon les résultats officiels, alors que 41,60 % des urnes étaient déjà dépouillées.

M. Binner a reconnu sa défaite en félicitant "Mme la présidente". Toutefois, il a fait valoir que sa formation était la 2e du pays. "Cette force est la deuxième force du pays !", a lancé M. Binner, faisant valoir qu'un socialiste venait de dépasser un radical, du jamais vu en Argentine.

Mme Kirchner a, elle, appelé ses militants à se montrer généreux. "Dans la victoire, il faut toujours se montrer plus grand encore", a-t-elle dit, alors que certains huaient les noms de ses rivaux.

"Je suis ar-gen-tin, je suis sol-dat, sol-dat du pingouin !", chantaient autour d'elle les militants, en référence à l'ancien président et mari de Mme Kirchner décédé il y a un an, Nestor Kirchner (2003-2007). La présidente a souligné que plusieurs homologues d'Amérique latine l'avaient appelée pour la féliciter, dont la présidente du Brésil Dilma Rousseff qui a eu "des mots très affectueux".

Le président vénézuélien Hugo Chavez a pour sa part salué "le soutien sans appel" que les Argentins ont apporté à Mme Kirchner.

Pour être élue au premier tour, Mme Kirchner devait obtenir soit plus de 45% des voix, soit plus de 40% avec une avance de plus de 10 points sur son principal rival.

"Cette différence (entre Mme Kirchner et son principal rival) est historique", a dit l'analyste Rosendo Fraga, de l'institut Nueva Mayoria. De son côté, Mariel Fornoni, de Management & Fit, a dit qu'à l'exception de la province de San Luis (Centre), Mme Kirchner "gagne partout dans le pays".

Les classes populaires, électorat traditionnel du péronisme, lui étaient acquises, mais aussi une bonne partie des classes moyennes, voire des cadres supérieurs qui misaient sur la stabilité économique.

Dès les primaires du 14 août, que Mme Kirchner a emportées avec plus de 50%% des voix, la différence est apparue insurmontable pour ses rivaux.

La consommation est en plein boom, avec 4% d'augmentation par an, et le taux de chômage dépasse à peine 7%. La croissance a été de 8% en moyenne depuis 2003 à l'exception de 2009.

L'Argentine bénéficie en outre de l'envolée des prix des matières premières, notamment du soja, dont elle est le troisième exportateur mondial.

Mme Kirchner a fait aussi la paix avec les classes moyennes, que son mari avait effrayées lors du conflit avec les agriculteurs, en 2008, refusant jusqu'au bout toute négociation. La présidente apparaît aujourd'hui comme quelqu'un de raisonnable.

Une réunion de Mme Kirchner avec les dirigeants agricoles peu avant le scrutin, impensable il y a un an, a été très appréciée. "La présidente a fait un grand geste", a dit l'un d'eux, Carlos Garetto.

AFP/VNA/CVN

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