Les 35 États membres du conseil, réuni à huis-clos jusqu'à demain, ont approuvé "par consensus", sans vote donc, le plan en douze points élaboré par le directeur général de l'agence onusienne, le Japonais Yukiya Amano, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Le plan doit encore être entériné la semaine prochaine par la 55e conférence générale de l'institution, qui regroupe 151 pays, pour pouvoir être mis en œuvre.
Le document engage notamment les pays, sur "une base volontaire", à accueillir des équipes internationales pour tester leurs centrales, en complément des examens nationaux.
Il les invite aussi à mettre en place des équipes d'intervention rapide en cas d'accident, n'importe où dans le monde, ou encore à renforcer l'efficacité de leur autorité de régulation respective.
Certains États "ont regretté que le projet (...) ne garantisse pas un engagement des pays membres concernant les revues par les pairs", en clair les vérifications par des experts internationaux, a déclaré Yukiya Amano dans ses conclusions sur le sujet. Ils ont critiqué aussi l'absence de calendrier et un manque de transparence, a-t-il dit.
Le texte représente "un pas en arrière considérable" par rapport aux aspirations d'une grande partie des pays membres et aux propositions de Yukiya Amano lors de la conférence ministérielle de l'AIEA en juin, a réagi la Suisse dans une prise de position en marge de la réunion.
L'Allemagne, qui comme la Suisse a décidé de renoncer progressivement à l'atome dans la foulée de Fukushima, n'a pas caché non plus sa déception.
La suggestion en juin du chef de l'AIEA de procéder à des tests dans une quarantaine de sites dans le monde, choisis par l'agence, sur les trois prochaines années, et de rendre public les résultats, n'a pas été du goût de plusieurs pays, notamment la Chine et surtout les États-Unis qui ont plaidé pour une meilleure application des règles existantes, selon des diplomates.
"Le succès du plan dépendra de l'engagement total des États membres", a souligné l'ambassadeur américain auprès de l'AIEA, Glyn Davies.
L'accident nucléaire japonais, provoqué le 11 mars par un tremblement de terre géant suivi d'un tsunami, est le plus grave depuis celui de Tchernobyl, en Ukraine (ex-URSS), en 1986.
Le compromis constitue sans surprise "le plus petit dénominateur commun", a jugé Aslihan Tumer, une porte-parole de l'association écologique Greenpeace.
"C'est vraiment difficile pour l'AIEA d'être un gendarme (international de la sûreté nucléaire) étant donné que sa mission comprend la promotion de l'énergie atomique", avance-t-elle.
Yukiya Amano n'a pas obtenu un engagement des pays à améliorer la sûreté de leurs installations, a indiqué Marc Hibbs, expert des questions nucléaire chez Carnegie Endowment, mais "une déclaration d'intentions", estime-t-il.
AFP/VNA/CVN