>>Grèce : Discussions cruciales entre Athènes et les grands argentiers de la zone euro
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, lors d'une conférence de presse le 12 février à Bruxelles. |
"Je m'attends à des négociations difficiles", a déclaré le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans un entretien dimanche 15 février au magazine allemand Stern, tout en se disant "tout à fait confiant".
Signe de la tension entre Athènes et Bruxelles, M. Tsipras a réclamé de parler au téléphone avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. "Le président Juncker a fait une nouvelle tentative dans une situation extrêmement difficile", a indiqué un responsable européen sous couvert de l'anonymat à propos de cet entretien qui s'est tenu dimanche 15 février.
La réunion des ministres des Finances de la zone euro, à partir de 14h00 (13h00 GMT), pourrait ne pas suffire pour combler le fossé entre Athènes et ses partenaires. "Il n'est pas certain qu'il y aura un accord lundi 16 février", a estimé dimanche 15 février le gouvernement. "C'est une course d'endurance menée de manière prudente et respectueuse de la démocratie".
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, le 12 février à Bruxelles. |
Un accord peut être trouvé "à la dernière minute voire après la dernière minute", a renchéri le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, laissant présager une longue nuit de négociations.
L'enjeu est crucial pour la Grèce : il s'agit de trouver comment se financer à court terme, alors que son programme d'aide prend fin le 28 février, et avant d'envisager une solution pour alléger sa dette colossale de quelque 315 milliards d'euros, soit plus de 175% de son PIB.
Faute d'un accord, le pays, qui ne peut emprunter qu'au compte-gouttes et à des taux prohibitifs, risque de se retrouver à court d'argent, avec le risque d'une sortie de l'euro. Un "Grexit" qui dans le pire des scénarios pourrait menacer la monnaie unique elle-même.
"Un accord est impératif. Bien que le gouvernement grec ait commencé à assouplir sa position, des concessions importantes restent nécessaires pour aboutir à un accord", estiment les analystes de BNP Paribas.
'Un autre pays dans six mois'
Le patron de la zone euro, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, s'est dit vendredi 13 février "pessimiste" sur les chances d'un accord, après une première réunion désastreuse la semaine dernière, qui s'était conclue sans la moindre avancée.
Des réunions préparatoires ont eu lieu au cours du week-end à Bruxelles pour expliciter les positions de chacun et identifier les points de convergence. Un rapport doit être remis lundi 16 février lors de la réunion de l'Eurogroupe, mais il subsiste de nombreux points de friction, notamment sur les privatisations, sur lesquelles le nouveau gouvernement veut en grande partie revenir, ou les droits des salariés dans l'entreprise, a indiqué dimanche 15 février M. Varoufakis.
"Au lieu d'argent, nous avons besoin de temps pour mettre en œuvre notre plan de réformes. Je vous le promets : après cela, la Grèce sera un autre pays dans six mois", a promis M. Tsipras.