Le Premier ministre a arbitré en faveur du ministre de l'Énergie, Chris Huhne, qui souhaitait s'aligner sur les recommandations de la commission sur le changement climatique, contre l'avis de ses collègues de l'Économie et du Commerce. "Quand nous avons formé le gouvernement de coalition l'an dernier, nous avons dit que nous voulions le gouvernement le plus +vert+ qui ait jamais été", a rappelé le Premier ministre dans un communiqué. "C'est la bonne approche pour combattre le changement climatique, assurer notre approvisionnement énergétique sur le long terme et saisir les occasions qu'offrent les industries vertes", a-t-il poursuivi.
Les associations écologistes avaient procédé à un lobbying intense ces derniers jours pour que soit adopté cet objectif à moyen terme, plus contraignant que l'objectif de réduction de 80% d'ici à 2050 prévu par la loi britannique sur le climat de 2008.
La Commission européenne a salué le 17 mai "l'objectif ambitieux" fixé par le gouvernement britannique. "C'est un exemple remarquable de volonté d'agir en dépit des temps économiques difficiles", a souligné la Commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard.
La baisse de 50% des émissions est prévue dans le cadre du "4e budget carbone" britannique, couvrant la période 2023 à 2027. L'effort est considérable par rapport à la baisse de 35% des émissions programmée par le 3e budget carbone, qui concerne les années 2018 à 2022.
Toutefois, le gouvernement britannique précise que l'objectif est susceptible d'être révisé à la baisse en 2014 si l'effort britannique reste isolé dans l'Union européenne. "Le gouvernement continuera de prôner un objectif européen de 30% en 2020 et une action vigoureuse dans la décennie suivante", précise le communiqué.
L'Union européenne s'est fixé un objectif de réduction de 20% seulement des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, offrant de le porter à 30% à condition que les autres pays développés s'engagent dans le même sens.
Plusieurs États membres, dont la Grande-Bretagne, militent pour une réduction de 30% dans l'Union européenne.
Les Amis de la Terre ont "salué" le 17 mai l'annonce britannique, tout en regrettant la clause de révision prévue pour 2014. "La clause qui prévoit de revenir en arrière si l'Europe ne réduit pas assez vite ses émissions crée une incertitude" qui pourrait freiner les efforts des industriels pour réduire leurs émissions, craint l'association.
AFP/VNA/CVN