Indispensable à la vie de tous les organismes vivants, l'horloge biologique circadienne permet de rester synchronisé à la journée de 24 heures définie par l'alternance du jour et de la nuit.
Toutes les grandes fonctions biologiques sont, directement ou indirectement, contrôlées par ce système : le cycle veille-sommeil, le système cardiovasculaire, digestif et immunitaire mais aussi les sécrétions hormonales, les performances cognitives...
La vitesse de l'horloge n'est pas exactement la même pour toutes les espèces. Chez l'homme, le cerveau la règle entre 23h30 et 24h30. Tous les jours, le cycle lumière obscurité corrige, selon les individus, l'avance ou le retard par rapport à la durée du jour de 24 heures.
Des chercheurs d'un laboratoire américain (Harvard Med School, Boston) ont mesuré la longueur du cycle de l'horloge circadienne de 52 femmes et 105 hommes, âgés entre 18 et 74 ans.
Les participants ont été observés entre deux et six semaines, dans un environnement spécial, en l'absence d'informations temporelles, pour déterminer la vitesse du cycle de leur horloge circadienne.
En collaboration avec Claude Gronifier (Institut national de la santé et de la recherche médicale -Inserm), l'équipe américaine a montré que l'horloge biologique des femmes est plus rapide que celle des hommes : la durée du cycle circadien des femmes est, en moyenne, plus court de six minutes par rapport à celui des hommes.
Les chercheurs ont conclu que les femmes ont 2,5 fois plus de chance que les hommes d'avoir un rythme circadien de moins de 24 heures. Un décalage par rapport à la durée du jour qui nécessite un réajustement quotidien de l'horloge. "Ce résultat pourrait expliquer pourquoi les femmes se réveillent en moyenne plus tôt", a expliqué Claude Gronfier : si le réajustement n'est pas effectif, l'horloge des femmes prend de l'avance chaque jour, et elles ont envie de se coucher et de se lever un peu plus tôt que la veille.
La désynchronisation entre l'heure biologique et l'heure réelle du coucher pourrait aussi expliquer pourquoi l'insomnie touche plus de femmes que d'hommes, selon le chercheur.
Les résultats de cette étude ont été mis en ligne sur le site de la revue américaine PNAS.
AFP/VNA/CVN