Au pays du pétrole, la voiture électrique est reine

Elles narguent les grosses cylindrées dans les embouteillages, font fi des péages urbains et se moquent des horodateurs : dans un pays qui tire pourtant sa richesse du pétrole, Oslo est devenue la capitale mondiale de la voiture électrique.

Propres et silencieux, près de 4.000 exemplaires de ces petits véhicules sillonnent les routes du royaume, un chiffre qui grimpe rapidement avec l'arrivée de nouveaux modèles. "Il y a ici plus de voitures électriques par habitant que dans n'importe quelle autre capitale au monde", explique Rune Haaland de l'association des usagers Norstart, sur un parking du centre d'Oslo réservé à ces automobiles. Mini comme la Buddy, une production du cru, ou sportives comme la Tesla, capable de monter de zéro à 100 km/h en moins de quatre secondes, les voitures électriques font désormais partie du paysage urbain. Pas un carrefour à Oslo où l'on ne voie un de ces véhicules.

Elle a beau être l'un des principaux exportateurs d'hydrocarbures sur la planète, la Norvège s'est fixé des objectifs climatiques ambitieux, avec une réduction d'au moins 30% de ses émissions de dioxyde de carbone d'ici à 2020. "La voiture électrique est un outil très important pour cela quand on sait que 40% de nos émissions viennent du secteur du transport et que dans ces 40%, 60% viennent du transport routier", explique la ministre des Transports, Magnhild Meltveit Kleppa.

Selon certaines estimations, les 3.891 voitures électriques actuellement en circulation permettent au pays scandinave d'économiser plus de 6.000 tonnes de CO2 par an.

Pour en arriver là, en plus d'une fiscalité très avantageuse, les autorités ont adopté tout un train de mesures incitatives depuis déjà plusieurs années.

Les voitures électriques peuvent ainsi emprunter les couloirs de bus pour se jouer des embouteillages, elles n'ont pas à s'acquitter des péages urbains et leur stationnement est gratuit sur les parkings publics où des bornes d'électricité permettent de recharger les batteries, également gratuitement.

Tout nouveau papa, Christian Blakseth s'est laissé séduire et a troqué son vélo pour une voiture électrique. "C'est très avantageux de pouvoir se garer gratuitement en ville et d'échapper aux bouchons", explique ce jeune cheminot. "Et puis, on n'a pas besoin d'être obnubilés par les dépenses au quotidien : c'est une voiture qui coûte cher à l'achat mais dont le coût d'utilisation est faible", ajoute-t-il.

Une recharge complète des batteries chez soi coûte deux euros, guère plus qu'un litre d'essence dans un pays où les prix à la pompe sont parmi les plus élevés d'Europe.

Face à une demande croissante, les constructeurs se bousculent pour sortir de nouveaux modèles.

Fait sans précédent, toutes motorisations confondues, c'est une voiture électrique, la i-MiEV de Mitsubishi, qui a réalisé les meil-leures ventes au premier trimestre en Norvège dans le segment des petits véhicules, devant des best sellers traditionnels comme la Golf. "Nous prévoyions de vendre 400 exemplaires cette année en Norvège, nous en sommes déjà à 700. Au bout du compte, on s'attend maintenant à atteindre le millier", se félicite le directeur de Mitsubishi Norvège, Bernt Jessen.

Malgré les avancées techniques, l'autonomie reste le point faible des véhicules électriques avec une distance maximale de 150 km selon les conditions météorologiques et le style de conduite.

Pour contourner le problème, la Norvège a décidé de mettre en place un réseau national de bornes de recharge rapide qui permettront de "faire le plein" en 20 minutes, le temps d'avaler un café, contre sept ou huit heures généralement.

Bientôt, le sacro-saint chalet de montagne ne sera plus qu'à quelques kilowatts de distance.

AFP/VNA/CVN

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