Le service Google Music - qui pourrait concurrencer la radio personnalisée sur Internet Pandora, le libraire-disquaire Amazon, voire la boutique en ligne iTunes d'Apple - ne vend pas de musique. Mais il permet de consolider des collections qui peuvent se trouver éparpillées sur divers appareils, ou sur divers comptes (iTunes, Amazon ou autre) "sans s'embêter pour des histoires de câbles, de transferts de dossier ou d'épuisement de capacité de stockage", a souligné le groupe.
Pour l'instant, Google Music n'est disponible qu'en version expérimentale, aux États-Unis uniquement et sur invitation, mais à terme le groupe de Mountain View (Californie) prévoit une présence mondiale.
"Quand vous téléchargez de la musique sur ce nouveau service, vous pouvez l'écouter sur le web sur n'importe quel appareil compatible", a déclaré un responsable de Google, Paul Joyce, en présentant "Google Music Beta" lors d'une conférence annuelle du groupe à destination des développeurs organisée à San Francisco.
Les internautes pourront entreposer sur leur compte jusqu'à 20.000 chansons, mais pas les échanger ni les copier. La plupart des titres seront écoutables en flux (streaming) sur des appareils connectés à Internet. Quand l'internaute sera hors-ligne, il pourra écouter soit les titres récemment entendus, soit une sélection de chansons spécifiquement sélectionnées pour cet usage.
Un autre dirigeant du groupe, Jamie Rosenberg, a présenté Google Music comme "une plateforme très convaincante pour faciliter la distribution de la musique".
Il a expliqué que Google avait tenté de s'associer aux grands labels musicaux, mais que ceux-ci avaient fixé des conditions "pas raisonnables".
En mars, le distributeur Amazon avait déjà lancé des services similaires, Cloud Drive et Cloud Player, permettant de stocker en ligne des vidéos ou des musiques pour y accéder via un ordinateur, un "smartphone" ou une tablette informatique.
Alors qu'Amazon a prévu de faire payer les internautes au-delà de cinq gigaoctets de stockage, Google Music est gratuit, du moins pour le moment.
Apple, un des premiers disquaires au monde grâce à iTunes, travaillerait à un service similaire la demande. En décembre 2009, Apple avait acheté le site de stockage virtuel pour écoute à Lala.com, qui permettait déjà d'écouter en streaming des collections musicales.
En se mettant également sur le créneau, "Google essaie de donner un atout de plus à sa plateforme Android (ndlr: un système d'exploitation pour appareils portables), parce qu'il veut qu'il soit dominant", a estimé Michael Pachter, analyste chez Wedbush Morgan Securities.
Essentiel pour défendre l'attractivité d'Android, Google Music en soi n'est pas forcément révolutionnaire pour des consommateurs qui ont déjà d'autres options de stockage en ligne. "Un autre vendeur pour le même service au même prix, ce n'est pas passionnant", selon M. Pachter. "Mais intégré à tous les appareils sous Android, il peut apporter un avantage concurrentiel à Google".
Il se vend quotidiennement quelque 400.000 appareils sous Android, selon Google, et il y en a déjà 100 millions en circulation, deux ans et demi après la sortie du premier "Google Phone", à l'époque le G1 de HTC.
AFP/VNA/CVN