"Sur les questions européennes, j'ai redit notre soutien à l'adhésion de la Russie à l'OMC avant la fin de 2011", a indiqué M. Fillon à l'issue d'un entretien en fin de matinée avec Vladimir Poutine à l'hôtel Matignon.
Le président russe Dimitri Medvedev avait estimé vendredi que la Russie pourrait adhérer à l'OMC d'ici la fin de l'année, précisant néanmoins que la Russie n'accepterait pas de conditions "clairement désavantageuses". "J'ai aussi rappelé les efforts de la France pour faire en sorte que les visas entre l'Europe et la Russie soient supprimés", a assuré M. Fillon qui s'est réjoui que les "échanges économiques franco-russes soient revenus cette année à leur niveau d'avant la crise".
De son côté, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a défendu le 21 juin la candidature à la direction du FMI de la ministre française Christine Lagarde, estimant qu'elle serait une directrice "compétente, très moderne et pondérée". Mme Lagarde serait "digne d'être à la tête du FMI", a déclaré M. Poutine, en présence de Mme Lagarde qui assistait à la conférence de presse du responsable russe et du Premier ministre français François Fillon. Elle serait une directrice du FMI "très compétente, très moderne, pondérée", a-t-il ajouté.
Concernant la situation en Syrie, le Premier ministre français François Fillon a estimé que le Conseil de sécurité de l'ONU ne pouvait "rester muet plus longtemps", ajoutant que le "moment approche où chacun va devoir prendre ses responsabilités". "Nous voulons agir dans la légalité internationale (...) Le Conseil de sécurité de l'ONU ne peut rester muet plus longtemps", a déclaré M. Fillon.
Le Premier ministre russe a estimé qu'"une intervention dans les affaires d'un État souverain" était "sans perspectives". Dans un entretien publié par le Kremlin dimanche, le président Dmitri Medvedev avait annoncé que Moscou userait de son droit de veto à l'ONU contre toute résolution sur la Syrie de peur que l'Occident ne bombarde ce pays comme la Libye, tout en reconnaissant que Damas avait des morts "sur la conscience". M. Fillon a reconnu que la France avait sur cette question des "approches différentes" de celles de la Russie mais a estimé que celles-ci peuvent "se rejoindre".
Auparavant, les deux Premiers ministres ont inauguré le 21 juin à Paris un monument en mémoire des soldats russes qui ont combattu aux côtés des soldats français lors de la Première Guerre mondiale.
Ils ont dévoilé une statue représentant un soldat russe et sa monture, réalisée par le sculpteur russe Vladimir Sourovtsev et érigée à proximité du pont Alexandre III, côté rive droite de la Seine. Ce monument de plusieurs mètres de haut honore la mémoire des 20.000 officiers et soldats russes qui sont venus combattre en France entre 1916 et 1918 contre l'Allemagne. "Ces soldats ont combattu pour leur patrie et pour la France", a rappelé lors de cette inauguration M. Poutine, désireux de faire revivre l'"héritage héroïque" de la Russie.
AFP/VNA/CVN