La Commission européenne travaille sur un fonds d'urgence face à la crise

La Commission européenne (CE) travaillait d'arrache-pied samedi à la mise en place d'un fonds de soutien sans précédent pour les membres de la zone euro en difficulté financière.

À l'issue d'un sommet de crise à Bruxelles, qui s'est achevé dans la nuit de vendredi à samedi, les chefs d'État et de gouvernement des 16 pays de la zone euro ont demandé qu'un tel fonds soit prêt avant l'ouverture des marchés aujourd'hui.

L'exécutif de l'UE "travaille aujourd'hui sur la proposition qu'il fera au Conseil (des minitres de l'UE) d'un mécanisme de stabilisation européenne destiné à préserver la stabilité financière en Europe", a déclaré un porte-parole de la Commission européenne.

La Commission se réunissait hier à 13h00 (11h00 GMT) pour "discuter et adopter" ce projet, qui sera ensuite présenté aux ministres des Finances des 27 pays de l'UE, réunis en urgence. Ils devaient finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif, qui reposerait notamment sur des emprunts contractés par la Commission européenne.

Les inquiétudes sur les capacités de certains États européens surendettés à remettre en ordre leurs finances et à rembourser in fine leurs dettes ont provoqué des remous la semaine dernière sur l'ensemble des marchés et minent la confiance dans l'euro. Cette tourmente qui rappelle pour les experts la crise financière née de l'effondrement des "subprimes" en 2008 et pourrait mettre en péril la reprise économique, a été alimentée par la décision des Européens d'accorder des milliards d'euros à la Grèce, qui a camouflé l'ampleur de ses déficits.

"D'ici à dimanche soir nous ferons en sorte d'avoir en place une ligne de défense de la zone euro imperméable, à temps pour l'ouverture des marchés lundi matin", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker tôt samedi.

Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a pris un ton tout aussi martial pour décréter "l'état d'urgence", tandis que le président français Nicolas Sarkozy a sonné la "mobilisation générale".

Les dirigeants de la zone euro se sont aussi dits prêts à "accélérer" leurs efforts de réduction de déficits dans les années à venir afin de rassurer les marchés sur la pérennité de l'euro. Ils se sont mis d'accord pour "renforcer le Pacte de stabilité", l'instrument qui limite les déficits publics nationaux des différents pays, avec des "sanctions plus efficaces". À la lumière de la crise, le dispositif est jugé aujourd'hui largement inopérant.

Le Premier ministre portugais José Socrates, dont le pays suscite l'inquiétude des marchés, a annoncé son intention de réduire le déficit cette année à 7,3% du PIB (contre 8,3% prévus) en reportant certains investissements publics.

AFP/VNA/CVN

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