La Chine dit "évaluer" une proposition américaine

La Chine a annoncé vendredi 2 mai qu'elle évaluait une proposition de négociations émanant des États-Unis au sujet des droits de douane exorbitants appliqués par les deux pays sur leurs marchandises respectives.

>> Wall Street termine en baisse, dans l'attente de nouvelles étapes de la guerre commerciale

>> Droits de douane : les prix d'Airbus et Boeing en zone de turbulences

>> Marchés en Asie sous pression, le sort de la Fed et la guerre douanière inquiètent

Des voitures chinoises prêtes pour l'exportation dans le port de Nanjing, dans l'Est de la Chine, le 29 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les États-Unis ont récemment pris l'initiative à de nombreuses reprises pour transmettre des informations à la Chine (...), affirmant qu'ils (espéraient) discuter", a indiqué le ministère du Commerce à Pékin. "La Chine est en train d'évaluer cela", ajoute le communiqué.

Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d'avril. Pékin a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des États-Unis.

Le président américain Donald Trump, revenu aux affaires en janvier et attaché à sa politique protectionniste, a plusieurs fois laissé entendre que la Chine avait contacté les États-Unis pour mener des discussions sur les droits de douane. Des affirmations fermement démenties par Pékin.

Donald Trump a affirmé mercredi 30 avril qu'il y a "de très fortes chances" que Pékin et Washington parviennent à un accord.

La Chine se dit pour sa part ouverte au dialogue mais sur la base du "respect mutuel".

"Si les États-Unis veulent discuter, ils doivent montrer leur sincérité à le faire, être prêts à corriger leurs mauvaises pratiques et annuler les droits de douane unilatéraux, et agir", a encore déclaré vendredi 2 mai le ministère chinois du Commerce.

"Coercition" et "chantage"

Des conteneurs dans le port de Shanghai, le 20 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Dire une chose et en faire une autre, ou même tenter la coercition et le chantage sous couvert de négociations ne fonctionnera pas", a-t-il averti.

Pour Wu Xinbo, directeur du centre d'études américaines de l'Université Fudan de Shanghai, Pékin va continuer à jouer la carte de la fermeté.

"Bien sûr, les États-Unis espèrent entamer des négociations dès que possible, mais notre attitude est la suivante : vous devez d'abord prendre des mesures pour montrer votre sincérité", a déclaré M. Wu à l'AFP.

Une fois que les Etats-Unis auront annulé les droits de douane imposés à la Chine, "nous pourrons discuter de nos préoccupations légitimes", telles que les inquiétudes de Washington sur le déséquilibre du commerce bilatéral et les griefs de Pékin sur les efforts des États-Unis pour entraver son développement technologique, a-t-il ajouté.

L'administration Trump a fixé un délai de 90 jours, qui expire en juillet, à un grand nombre de pays pour qu'ils scellent un accord avec Washington et évitent des droits de douane plus élevés.

Pékin, en revanche, a promis de mener une guerre commerciale "jusqu'au bout" si nécessaire. Une vidéo publiée cette semaine sur les réseaux sociaux par son ministère des affaires étrangères promet de "ne jamais s'agenouiller".

"La position de la Chine a toujours été parfaitement cohérente", a estimé le ministère du Commerce vendredi 2 mai. 

La Chine a reconnu que son économie, dépendante des exportations, est confrontée à des difficultés en raison d'un "changement brutal" du contexte mondial.

Quant aux États-Unis, ils ont subi au premier trimestre un recul inattendu de leur produit intérieur brut, en raison d'un bond des importations avant l'entrée en vigueur des droits de douane.

Malgré la nécessité économique croissante pour les deux pays de parvenir à un accord, "aucune des deux parties ne veut avoir l'air faible", explique Ja-Ian Chong, de l'Université nationale de Singapour.

Mais pour l'analyste Stephen Innes, de SPI Asset, les propos de Pékin vendredi 2 mai représentaient le "premier rameau d'olivier" dans la guerre commerciale.

"Sur le papier, les deux capitales agitent des drapeaux de détente", écrit-il dans une note. "Mais en creusant un peu, on s'aperçoit que le chemin est encore parsemé de mines".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top