En Chine, l'aide à la conduite relance la guerre entre constructeurs

Après les prix, l'aide à la conduite est le nouveau champ de bataille de marché automobile chinois.

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Une visiteuse découvre l'habitacle d'un véhicule P6 de Xpeng lors du Salon automobile de Shanghai, le 25 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces systèmes peuvent assister le conducteur pour diverses tâches : évitement des obstacles, régulation de la vitesse ou encore stationnement, avec pour objectif ultime d'aboutir, d'ici quelques années peut-être, à un véhicule entièrement autonome.

"Il y a dix ans, seulement 15% des clients déclaraient vouloir changer de voiture pour un véhicule plus intelligent. Aujourd'hui, c'est 54%", a déclaré la semaine dernière Giovanni Lanfranchi, vice-président du groupe Zeekr, constructeur chinois de véhicules électriques.

Un sélecteur de mode de conduite près du volant d'un SU7 de Xiaomi lors du Salon de l'automobile à Shanghai, le 23 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon un récent rapport d'AlixPartners, près de 60% des véhicules vendus en Chine l'an passé étaient équipés de systèmes d'aide à la conduite de niveau 2 (où le conducteur garde le contrôle mais bénéficie d'une assistance) ou plus.

"Ces fonctionnalités deviennent un outil clé pour gagner en compétitivité", souligne Yvette Zhang, analyste de ce cabinet de conseil.

Certaines de ces entreprises chinoises utilisent leur propre technologie, comme le constructeur Xpeng ou encore Xiaomi (un spécialiste de l'électronique grand public qui s'est lancé dans l'automobile), tandis que d'autres collaborent avec des géants technologiques comme Huawei.

Ces systèmes se développent également en Europe et en Amérique du Nord, où c'est l'un des grands arguments de vente de Tesla.

Un modèle du système de conduite autonome de BYD présenté au salon de l'automobile à Shanghai, le 24 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon une étude d'AlixPartners auprès de centaines de dirigeants automobiles mondiaux, deux tiers des personnes interrogées ont estimé que la Chine est le leader du secteur.

Le géant asiatique a un avantage en matière de "collecte et de traitement des données, ainsi que d'abondance d'ingénieurs spécialisés dans les logiciels et en apprentissage automatique", indique le rapport.

"Publicité mensongère"

L'aide à la conduite alimente en outre la guerre des prix, qui fait rage en Chine dans le secteur automobile.

L'habitacle d'un SU7 Ultra de Xiaomi lors du salon de l'automobile à Shanghai, le 23 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

En février, le mastodonte chinois des véhicules électriques BYD a ainsi annoncé qu'il déploierait son système de conduite "God's Eye" sur la quasi-totalité de ses modèles, y compris d'entrée de gamme.

"La guerre des prix est si intense que les entreprises cherchent désespérément des moyens de se différencier", déclare Tom Nunlist, analyste du cabinet Trivium China.

"La question, c'est de savoir si les constructeurs ont fait des promesses excessives sur les fonctionnalités et ont commercialisé des produits trop rapidement, dans le seul but de remporter cette bataille commerciale."

Le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'Information semble partager ces préoccupations.

Profil bas

"C'est un virage à 180 degrés par rapport à il y a encore deux mois. Les constructeurs automobiles mettent désormais moins l'accent sur la conduite autonome et privilégient la sécurité", affirme dans une note Paul Gong, de UBS.

Des visiteurs sur le stand de Xiaomi au Salon de l'automobile à Shanghai, le 25 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un changement de cap manifeste la semaine dernière au salon automobile de Shanghai.

"La sécurité est la valeur suprême", affirmait BYD sur son stand.

Sur celui de Xiaomi, les panneaux d'information présentaient les choix de couleurs et les caractéristiques techniques du SU7 - le modèle impliqué dans l'accident mortel. Mais l'AFP n'y a trouvé aucune mention de l'aide à la conduite.

"La course marketing autour des fonctions de conduite autonome semble marquer une pause", souligne Paul Gong.

La technologie continue de progresser. Cependant, une voiture véritablement autonome n'est "certainement pas pour tout de suite", affirme Tom Nunlist. Il prédit "des problèmes encore extrêmement complexes lors des dernières étapes".

AFP/VNA/CVN






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