Le républicain John Boehner, élu le 5 janvier président de la Chambre, a affirmé que ce que le peuple voulait, "c'est un gouvernement honnête, qui rend des comptes et qui est sensible à ses besoins". Le chef républicain a donné ainsi le ton de la nouvelle majorité qui a engrangé plus de 63 nouveaux sièges aux élections législatives du 2 novembre.
À 61 ans, John Boehner va incarner l'opposition à M. Obama au moins jusqu'à la présidentielle de 2012. Élu le 5 janvier par 241 voix sur un total de 432 votants, il succède à la démocrate Nancy Pelosi, au perchoir depuis 2007.
Dans un esprit de détente, Mme Pelosi a ensuite symboliquement remis à M. Boehner le marteau pour présider la séance, plaisantant sur la taille imposante de celui-ci en comparaison avec son propre "choix de marteau" plus modeste.
Mme Pelosi a ensuite affirmé que les démocrates étaient prêts à collaborer avec la nouvelle majorité si elle venait "avec des solutions pour répondre aux problèmes des Américains".
De son côté, M. Boehner devra composer avec son aile droite et les dizaines d'élus du mouvement conservateur du "Tea Party" qui ont fait le 5 janvier leur entrée à la Chambre. Les républicains de la Chambre, qui se veulent fidèles à leurs promesses de campagne inspirées du "Tea Party", ont promis de couper dans les dépenses publiques et de lutter contre les régulations étatiques "destructrices d'emploi". Surtout, ils comptent obtenir l'abrogation de la réforme phare du président Obama sur la couverture santé, par un premier vote prévu le 9 janvier.
Mais ce vote aura une portée toute symbolique, puisqu'une abrogation par la Chambre de la loi adoptée en mars 2010 se heurtera à l'opposition du Sénat, où les démocrates ont gardé la majorité, et au veto du président Obama.
Le 5 janvier, au Sénat, 35 sénateurs ont prêté serment. Parmi eux, cinq nouveaux républicains viennent occuper des sièges pris aux démocrates à la suite des élections du 2 novembre. De 58 sénateurs sur 100, la majorité du parti de Barack Obama au Sénat passe donc à 53 sièges.
Au total, les républicains ont prévu une économie de 100 milliards sur le budget 2011-2012. Même le Pentagone devra se serrer la ceinture, selon eux. Mais les républicains pris par les impératifs du budget devront vraisemblablement revoir leurs ambitions à la baisse. En outre, les républicains de la Commission de la surveillance et de la réforme de l'État ont prévu nombre d'auditions afin d'examiner les actes et les dépenses du gouvernement fédéral.
Les démocrates de la Chambre se sont dit prêts à défendre bec et ongles la réforme de la couverture santé, destinée à offrir une couverture maladie à au moins 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus.
AFP/VNA/CVN