La biodiversité marine et les écosystèmes marins assurent un avenir durable

La biodiversité marine du Vietnam est gravement menacée par le développement économique, le changement climatique et la pollution. Des solutions équilibrées sont nécessaires pour protéger les écosystèmes marins tout en favorisant une croissance durable.

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Une tortue regagne la mer au Parc national de Côn Dao. 
Photo : VNA/CVN

Face à la pression croissante exercée par les activités économiques, les bouleversements climatiques et la pollution, la biodiversité marine vietnamienne se dégrade rapidement, appelant des mesures urgentes pour sauvegarder cet environnement vital.

Protéger la biodiversité marine ne relève pas seulement de la responsabilité écologique : il s’agit également d’un socle stratégique pour un développement économique durable, alors que le Vietnam s’intègre de plus en plus aux dynamiques internationales.

Ces dernières années, le pays a promulgué plusieurs textes réglementaires en faveur de la création d’aires marines protégées, de la recherche scientifique et de la coopération internationale dans le domaine de la conservation.

Le gouvernement vietnamien a par ailleurs concrétisé ses engagements envers les Nations unies en matière de préservation et d’exploitation durable des océans, via la Stratégie nationale sur la biodiversité à l’horizon 2030, avec vision 2050 (décision n°149/QĐ-TTg).

Dans l’objectif de sensibiliser, d’échanger des expériences et de proposer de nouvelles solutions pour préserver les ressources marines, l’Institut de géographie humaine et de développement durable (relevant de l’Académie des sciences sociales du Vietnam) a organisé un colloque intitulé "Biodiversité marine du Vietnam et modèles de conservation".

Selon Pham Thi Trâm, directrice adjointe de l’Institut, malgré de nombreux efforts déjà déployés, la conservation marine au Vietnam fait encore face à de sérieuses difficultés.

Celles-ci soulignent la nécessité urgente de bâtir un cadre juridique cohérent, de renforcer les capacités de gestion, d’accroître la sensibilisation communautaire et d’élargir le réseau des zones marines protégées.

Le principal obstacle reste la faiblesse des moyens de contrôle et de supervision – qu’il s’agisse des ressources humaines, du financement ou des outils techniques.

La pollution côtière, la pêche illégale et l’empiètement de l’espace marin par des activités économiques menacent directement les écosystèmes. Par ailleurs, le modèle économique marin actuel demeure insoutenable : les politiques de conservation manquent de coordination, et la collaboration entre les parties prenantes reste limitée.

D’après des recherches récentes, plus de 70% des récifs coralliens vietnamiens ont subi une forte dégradation, tant en couverture qu’en diversité, et 11% d’entre eux ont été totalement détruits.

Récifs coralliens riches et diversifiés dans le Parc national de Côn Dao. 
Photo : VNA/CVN

Les récifs coralliens, les herbiers marins et les mangroves constituent les trois principaux écosystèmes côtiers. Ils protègent le littoral contre l’érosion et les tempêtes, tout en abritant des milliers d’espèces marines.

La disparition de ces habitats provoque la diminution des ressources halieutiques, réduit la capacité des océans à absorber le carbone et affecte leur rôle régulateur dans le climat mondial.

La pollution plastique, les produits chimiques issus de l’aquaculture, de l’industrie et des infrastructures littorales aggravent la situation. Chaque année, des centaines de tonnes de déchets plastiques finissent en mer, mettant en péril les habitats marins et les espèces menacées.

Le Professeur Nguyên Chu Hôi, député et ancien directeur adjoint de l’Administration vietnamienne des mers et des îles, appelle à une transition vers une "économie bleue durable", conciliant exploitation responsable et conservation, dans l’intérêt des générations futures.

Une telle démarche requiert la participation active des communautés et des entreprises. La sensibilisation des populations côtières – réduction des déchets, préservation des mangroves, pêche durable – est encouragée par des campagnes d’éducation et de communication.

Les entreprises, elles, sont invitées à adopter des technologies propres, à respecter les réglementations environnementales et à renforcer leur responsabilité sociétale. Selon le Professeur Truong Manh Tiên, vice-président de l’Association vietnamienne pour l’économie environnementale : "Le développement du tourisme côtier ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Les modèles d’écotourisme intégrant conservation et éducation doivent être privilégiés". 

Le Vietnam se classe actuellement au 16e rang mondial en termes de biodiversité, avec de nombreuses espèces rares et des ressources génétiques précieuses.

Le pays compte 178 zones naturelles protégées, dont 9 sites Ramsar, 11 réserves de biosphère de l’UNESCO, 12 parcs du patrimoine de l’ASEAN et plusieurs programmes de conservation des espèces et des ressources génétiques, menés avec efficacité.

Toutefois, cette richesse naturelle reste vulnérable face à la croissance économique, au changement climatique, à la pollution et aux espèces envahissantes. Sans actions fermes et immédiates, les pertes risquent d’être irréversibles.

NDEL/VNA/CVN

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