Kaboul veut rester à l'écart du différend USA-Iran

Le président afghan Hamid Karzaï a appelé le 14 décembre États-Unis et Iran à ne pas utiliser son pays comme terrain de leurs différends après la capture par Téhéran d'un drone américain parti d'Afghanistan.

Lors d'une conférence de presse à Kaboul aux côtés du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, M. Karzaï a par ailleurs dit partager l'avis du chef du Pentagone sur le fait que la coalition internationale était "en train de remporter" la victoire face à l'insurrection. Mais il a estimé qu'il y avait "du chemin à parcourir" avant d'être en mesure d'assurer la sécurité de la population afghane.

La deuxième visite de M. Panetta depuis sa prise de fonction à la tête du Pentagone intervient quelques jours après la perte d'un drone américain d'observation furtif RQ-170 Sentinel lancé depuis l'Afghanistan au-dessus du territoire iranien et capturé par les Gardiens de la révolution.

Selon la presse américaine, le drone venant d'Afghanistan était en mission d'observation des sites nucléaires iraniens pour le compte de la CIA. "L'Afghanistan a maintenu et désire maintenir ses relations amicales avec l'Iran, donc nous ne voulons être impliqués dans aucune relation hostile entre l'Iran et les États-Unis", a déclaré Hamid Karzaï au cours de la conférence de presse commune avec M. Panetta. Il a également appelé les deux ennemis au respect de "la souveraineté" et de "l'intégrité territoriale" de l'Afghanistan.

Le chef du Pentagone a de son côté affirmé que les opérations américaines de renseignement "se poursuivraient" à partir de l'Afghanistan, sans toutefois citer ni l'Iran ni le drone perdu. "Il s'agit d'opérations dont je ne discuterai pas publiquement, si ce n'est pour dire qu'une partie de nos efforts pour défendre ce pays et pour défendre notre pays implique d'importantes opérations de renseignement qui vont se poursuivre", a déclaré M. Panetta.

Kaboul négocie actuellement un partenariat stratégique avec Washington qui devra notamment définir les modalités de la présence militaire américaine en Afghanistan à l'issue du retrait des troupes de combat de l'OTAN fin 2014.

Hamid Karzaï a récemment lié la signature de ce partenariat à l'engagement américain de ne pas utiliser le territoire afghan contre ses ennemis dans la région, faisant allusion à l'Iran.

Au cours de sa deuxième journée en Afghanistan, Leon Panetta s'est également rendu dans la province de Paktika sur la base avancée de Sharana, à 56 km de la frontière pakistanaise, où les insurgés trouvent refuge entre leurs opérations.

Devant 200 des 600 soldats américains de la base, il s'est réjoui de l'évolution de la lutte contre l'insurrection talibane menée par les 130.000 soldats étrangers, dont près de 100.000 américains, aux côtés de forces afghanes selon lui de plus en plus compétentes. "Nous allons dans la bonne direction et nous sommes en train de remporter ce très dur conflit", a déclaré M. Panetta. "Nous sommes à un point où nous faisons d'énormes progrès. Y a-t-il encore des menaces, y a-t-il encore des défis que nous allons devoir affronter? Évidemment", a-t-il ajouté après avoir remis une douzaine de médailles Purple Hearts à des blessés en opération.

Un récent rapport du Pentagone estimait qu'en 2011, la violence en Afghanistan avait, pour la première fois en cinq ans, baissé par rapport à l'année précédente, des progrès contestés par l'ONU et des experts.

Selon les Nations unies, le nombre de civils tués en Afghanistan a augmenté de 15% sur les six premiers mois de l'année.

AFP/VNA/CVN

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