Le tueur à Liège convoqué à la police

L'auteur de la tuerie de Liège en Belgique, Nordine Amrani, était convoqué à la police pour une "affaire de mœurs" le 13 décembre, au moment où il a lancé des grenades et tiré avec un fusil d'assaut sur la foule, a indiqué le 14 décembre la justice belge.

Ce Belge d'origine marocaine de 33 ans, condamné à cinq ans et demi de prison pour des faits antérieurs de détention d'armes, de stupéfiants et de mœurs, avait été libéré sous condition le 8 octobre 2010, après trois ans de prison, a expliqué le procureur de Liège, Danièle Reynders, lors d'une conférence de presse.

Nordine Amrani "a pu être identifié et on s'est intéressé à lui grâce à un numéro de plaque d'immatriculation relevé sur les lieux (de l'affaire de mœurs) et c'est pour ce fait-là qu'il était convoqué le 14 décembre au service de police d'enquête de la brigade judiciaire de Liège à 13 heures", a déclaré Danièle Reynders.

Mais, peu avant 13h00 (12h00 GMT), l'homme a lancé quatre grenades et tiré au fusil d'assaut sur la foule sur la principale place de Liège, avant de se suicider en se tirant une balle dans le front.

Le bilan de la tuerie a été revu à la baisse le 14 décembre. Il est de quatre personnes tuées par le tireur, trois lors de la fusillade et une auparavant, une "femme de ménage" tuée d'une balle dans la tête dans le hangar que Nordine Amrani avait utilisé pour une plantation de cannabis.

Une femme de 75 ans qui avait été donnée pour décédée le 13 décembre par le procureur se trouve en réalité "toujours en soins" dans un état très grave, a-t-elle rectifié le 14 décembre lors d'une conférence de presse.

Cinq personnes blessées se trouvaient encore à l'hôpital dans un état grave le 14 décembre.

Selon le procureur 125 personnes au total ont été blessées, la plupart légèrement. Quelque 40 autres "sont passées par les hôpitaux" en état de choc pour "traumatisme psychologique".

Cette fusillade, qui a profondément choqué la Belgique, n'a apparemment aucun lien "avec le terrorisme", mais est "un acte isolé aux conséquences dramatiques", a déclaré la ministre belge de l'Intérieur, Jöelle Milquet.

Le roi des Belges, Albert II, et son épouse Paola se sont rendus sur les lieux, de même que le nouveau Premier ministre Elio Di Rupo. "Il n'y a pas de mots pour exprimer cette tragédie", a déclaré ce dernier. "Le choc de la population est compréhensible, mais j'insiste : c'est un acte isolé".

La place Saint-Lambert est l'un des lieux les plus animés de Liège, qui compte près de 200.000 habitants. Comme dans toutes les villes belges, elle accueillait depuis plusieurs jours un village de Noël, où les habitants viennent déambuler à toute heure.

AFP/VNA/CVN

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