Visite surprise du chef du Pentagone en Afghanistan

Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, est arrivé le 13 décembre à Kaboul pour réaffirmer l'engagement américain en Afghanistan, d'où les soldats américains ont entamé leur retrait et où la sécurité est progressivement transférée aux forces afghanes.

Au cours de ce séjour surprise de deux jours, le deuxième depuis qu'il a pris ses fonctions en juillet, le chef du Pentagone doit notamment rencontrer le président afghan Hamid Karzaï et son ministre de la Défense, Abdul Rahim Wardak. "Je pense que 2011 aura marqué une étape importante pour nos efforts en Afghanistan. Les troupes ont réussi à réduire le niveau de la violence, elles ont réussi sécuriser certaines des zones-clés d'Afghanistan", tandis que l'armée et la police afghanes montent en puissance, a-t-il expliqué aux journalistes dans l'avion vers Kaboul.

Un récent rapport du Pentagone estimait qu'en 2011 la violence en Afghanistan avait diminué par rapport à l'année précédente, et ce pour la première fois ces cinq dernières années.

L'ONU assure en revanche que les violences dues au conflit ont augmenté de 40% en 2011 et des experts ont récemment jugé que la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF), menée par les États-Unis, avait tendance à exagérer le succès de ses opérations.

Quelque 33.000 militaires américains auront quitté l'Afghanistan d'ici à fin septembre 2012, dont 10.000 d'ici à fin décembre.

Ce premier départ de 33.000 soldats américains correspond aux renforts envoyés, à son arrivée au pouvoir en 2009, par le président Barack Obama, aujourd'hui confronté à une difficile campagne pour sa réélection dans un pays majoritairement hostile au maintien des GIs dans le bourbier afghan.

L'OTAN a entamé le retrait progressif, d'ici à fin 2014, de l'ensemble de ses troupes de combat et a parallèlement commencé à transmettre la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes dans le cadre du processus dit de "transition".

Leon Panetta s'est réjoui de la "réalisation importante" que constitue le lancement, début décembre, de la deuxième tranche de ce processus.

Plus de la moitié de la population afghane vit désormais dans une zone où la responsabilité de la sécurité est en cours de transfert, selon Kaboul.

Dans ce contexte, l'ISAF va désormais progressivement être moins engagée dans les combats directs avec les insurgés et sa mission évoluer vers un rôle de conseil des forces afghanes, a expliqué le 13 décembre le général américain John Allen, commandant de l'ISAF, à l'issue d'un entretien avec M. Panetta. "Les forces nationales de sécurité afghanes passent en première ligne", a-t-il résumé.

Les deux hommes devaient également s'entretenir de la situation vis-à-vis du Pakistan voisin, soupçonné de soutenir les insurgés afghans et considéré comme un acteur incontournable d'un éventuel processus de paix. "Au bout du compte, nous ne pouvons gagner la guerre en Afghanistan si nous ne pouvons pas avoir de bonnes relations avec le Pakistan", a commenté M. Panetta. "Une relation stable avec le Pakistan" est "essentielle à la stabilité de la région", d'autant que Washington et Islamabad "partagent la même inquiétude face au terrorisme", a-t-il dit.

Les relations entre les États-Unis et le Pakistan, pourtant alliés depuis fin 2001 dans la "guerre contre le terrorisme", sont au plus bas depuis six mois et se sont encore détériorées depuis la mort, il y a plus de deux semaines, de 24 soldats pakistanais dans un bombardement par l'OTAN d'un poste militaire de l'autre côté de la frontière.

En représailles, Islamabad a interrompu le passage par son territoire des camions de ravitaillement des 130.000 militaires de l'OTAN, aux deux tiers américains, et annoncé une révision de sa coopération antiterroriste avec Washington.

Leon Panetta, qui s'est brièvement rendu à Djibouti avant d'arriver à Kaboul, a annoncé qu'il se rendrait ensuite en Irak, en Turquie et en Libye.

AFP/VNA/CVN

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