Les dessins du projet dévoilé montre une sorte de monstre des airs constitué de deux fuselages reliés par une aile géante. Le tout est propulsé par six moteurs de Boeing 747. Au milieu des deux fuselages semblables à ceux d'un avion de ligne se trouve la fusée qui sera lancée une fois en altitude.
La fusée de plusieurs étage emmène un propulseur et un satellite ou, à terme, des êtres humains.
Ce projet, baptisé Stratolaunch systems, est porté par deux noms connus de l'exploration spatiale, le cofondateur de Microsoft Paul Allen et l'ingénieur Burt Rutan qui avaient mis au point SpaceShipOne, le premier engin commercial à avoir complété un vol suborbital, en 2004.
L'objectif de ce projet est de pouvoir envoyer des fusées dans l'orbite basse-terrestre. Le premier vol pourrait avoir lieu dans cinq ans.
"Stratolaunch systems aura in fine la capacité d'envoyer des hommes en orbite terrestre (...) une fois que la sécurité, la fiabilité et l'exploitabilité du système auront été éprouvées", indique le dossier de presse.
Les fusées seront conçues par l'entreprise américaine SpaceX, opérateur privé qui travaille avec la NASA et va notamment lancer à partir de février des capsules vers la Station spatiale internationale.
Grace à Stratolaunch systems, "l'Amérique va rester en tête de l'exploration de l'espace", a promis M. Allen à la presse lors de la présentation du projet à Seattle (Washington, Nord-Ouest). L'homme assure que "nous sommes à l'aube d'un changement radical dans l'industrie spatiale" grâce à ce projet.
Paul Allen a noté que "pour la première fois depuis John Glenn (l'un des premiers astronautes de la NASA) l'Amérique ne peut pas envoyer ses propres astronautes dans l'espace", après la mise à la retraite de la navette spatiale américaine et en attendant que SpaceX prenne le relais.
L'engin conçu par Paul Allen devrait "enregistrer une poussée de plus de 500 tonnes avec une envergure totale de 117 mètres", est-il encore indiqué.
"Nous pensons que cette technologie a le potentiel pour nous amener vers une forme de routine spatiale en supprimant un certain nombre de contraintes liées aux fusées lancées depuis la Terre", a déclaré l'ancien administrateur de la NASA, Mike Griffin, un des participants au projet.
L'objectif est ainsi de pouvoir lancer des engins dans l'espace avec des "opérations" au sol simplifiées dont le cahier des charges quitterait le monde extraordinaire de l'exploration spatiale tel qu'on l'a connu jusqu'à aujourd'hui pour celui plus commun "des aéroports", dit le dossier de presse.
Paul Allen a refusé de dire combien il avait investi dans ce projet, se contentant d'assurer que la somme serait plus élevée que dans le cas de SpaceShipOne qui avait coûté 25 millions de dollars en développement.
"Le système de mise en orbite en altitude induit des coûts moins élevés, une sécurité accrue, et une flexibilité et une réactivité plus grandes que ce qui est de mise aujourd'hui avec les lancements terrestres", a affirmé la compagnie dans un communiqué.
AFP/VNA/CVN