Japon : la pluie perturbe les secours, Fukushima sans électricité

La pluie s'est abattue le 21 mars sur le Japon, perturbant les opérations de secours et renforçant l'inquiétude de la population vis-à-vis des retombées radioactives, alors que les techniciens luttaient toujours pour rétablir l'électricité à la centrale de Fukushima.

Une fumée blanche a commencé à s'échapper le 21 mars en fin d'après-midi du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima (Nord-Est du Japon), mais celle qui sortait du réacteur 3 s'est arrêtée, ont indiqué les médias et l'Agence de sûreté nucléaire.

Les techniciens sur place dans la centrale tentaient toujours le 21 mars de rétablir l'alimentation électrique sur les réacteurs qui permettrait de remettre en marche les pompes du système de refroidissement.

Un câble à haute tension a été connecté au réacteur 2, mais les équipements existants doivent être soigneusement testés avant de les alimenter en courant.

Selon la télévision publique NHK, ces vérifications pourraient encore prendre deux à trois jours.

L'opération "va prendre plus de temps. Nous ne savons pas quand nous pourrons essayer de rétablir le système", a confirmé Naohiro Omura, porte-parole de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco).

Le gouvernement a annoncé que Fukushima Daiichi serait définitivement fermée après le règlement de la crise.

Le gouvernement a également affirmé que le niveau de radioactivité présent dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami ne posait aucun risque pour la santé.

Sur la côte Pacifique du Nord-Est, dévastée par un énorme séisme de magnitude 9 et par un tsunami de plusieurs mètres de haut, les sauveteurs poursuivaient leurs efforts, malgré la pluie, pour tenter de retrouver des survivants, bien que les espoirs soient quasiment nuls dix jours après la catastrophe.

Le bilan, toujours provisoire, est de plus de 21.500 morts et disparus, dont 8.649 décès confirmés par la police.

"Nous ne pouvons pas faire voler d'hélicoptères sous la pluie. Nous avions prévu de poursuivre les recherches près des côtes, mais avons dû annuler jusqu'à aujourd'hui, voire plus tard", a expliqué Kiyohiro Tokairin, un responsable de la préfecture de Miyagi, la plus touchée par la catastrophe.

La Banque mondiale a par ailleurs estimé que le coût du séisme et du tsunami serait compris entre 122 et 235 milliards de dollars, soit entre 2,5 et 4% du Produit intérieur brut annuel de la troisième puissance économique mondiale.

La situation évolue dans le bon sens

M. Kan devait se rendre à proximité de la centrale de Fukushima Daiichi, afin d'y rencontrer le personnel qui s'efforce depuis plus d'une semaine de reprendre le contrôle de six réacteurs nucléaires endommagés par une série d'explosions et d'incendies.

Les soldats et les pompiers ont utilisé à nouveau le 21 mars les canons à eau pour refroidir les réacteurs et éviter que des quantités importantes de radioactivité soient diffusées dans l'atmosphère.

Les autorités ont multiplié les déclarations rassurantes et appelé les Japonais à garder leur calme.

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a estimé pour sa part le 21 mars qu'il ne faisait "aucun doute" que la crise nucléaire au Japon serait "surmontée efficacement".

Cette organisation a fait état des "évolutions positives" à la centrale nucléaire accidentée du Japon grâce aux efforts déployés pour stabiliser les installations endommagées par le séisme et le tsunami du 11 mars dernier.

Néanmoins, la situation à la centrale Fukushima N°1 demeure très grave, a averti Graham Andrew, un haut responsable de l'AIEA.

"L'alimentation électrique provenant de l'extérieur du site a été connectée le 20 mars à la sous-station locale de l'unité N°2", a précisé M. Andrew, ajoutant que les opérations se poursuivaient dans des conditions difficiles pour effectuer le raccordement électrique entre cette sous-station et le bâtiment abritant le réacteur.

De l'eau de mer continue d'être injectée dans les cuves des réacteurs des unités N°1, 2 et 3, mais l'injection d'eau n'est pas nécessaire pour l'unité N°4, le réacteur ayant cessé de fonctionner.

La situation évolue dans le bon sens, du fait que le système d'injection d'eau normale a été restauré pour les réacteurs N°5 et N°6. Ceci signifie que chacun de ces réacteurs est sécurisé, avec un système de refroidissement stable et maîtrisé ainsi qu'une température et une pression basses à l'intérieur du réacteur.

M. Andrew a également fait savoir que les niveaux de radiation dans les grandes villes nippones demeuraient au-dessous des niveaux dangereux pour la santé humaine.

L'AIEA projette de dépêcher de nouveaux experts en renfort au Japon, a affirmé M. Andrew.

La crise nucléaire au Japon pourrait pousser les pays du Sud-Est de l'Asie à examiner plus attentivement leurs projets de construction de centrales nucléaires, a estimé le 21 mars le secrétaire général de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN).

Le ministre français en charge de l'énergie, Eric Besson, s'est prononcé pour sa part le 21 mars pour l'adoption de "normes communes" de sécurité pour les centrales nucléaires en Europe.

AFP-Xinhua/VNA/CVN

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