Les deux survivants, Sumi Abe, 80 ans, et Jin Abe, 16 ans, ont eu la chance de se trouver dans la cuisine lorsque leur maison s'est effondrée le 11 mars. Ils ont ainsi pu se nourrir en vidant le réfrigérateur, notamment de yaourts, selon le récit des secouristes.
"Ils ont été découverts sous des débris cet après-midi. Ils étaient en légère hypothermie, mais conscients", a indiqué le 20 mars un porte-parole de la police d'Ishinomaki, l'une des villes les plus affectées par le séisme et le tsunami.
Les espoirs de retrouver des survivants, déjà rares dans les plus premiers jours suivant la catastrophe, sont désormais extrêmement ténus.
Le bilan du séisme et du tsunami a dépassé les 20.000 morts et disparus, avec 8.133 décès confirmés par la police. "Nous aurons besoin d'équipements pour plus de 15.000 corps", a déclaré le chef de la police de la préfecture de Miyagi, l'une des plus touchées par la catastrophe.
Efforts pour refroidir les réacteurs
L'état de la centrale de Fukushima continuait à inspirer une vive inquiétude. Le gouvernement a annoncé qu'elle ne serait plus jamais utilisée. Si cette décision était entérinée par l'opérateur privé Tokyo Electric Power (Tepco), Fukushima deviendrait la plus grande ruine nucléaire du monde, devant Tchernobyl qui ne comptait que quatre réacteurs achevés au moment de l'accident en 1986.
Mais le site ne pourra pas être avant longtemps laissé à l'abandon, car l'absence de courant électrique provoquerait l'échauffement du combustible irradié, sa fusion et une contamination massive de l'environnement.
Pour tenter de rétablir l'alimentation électrique, les sauveteurs ont dû interrompre leurs opérations de refroidissement au canon à eau, qui ont été intensifiées depuis le 19 mars. "La pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement du réacteur 3 augmente", a déclaré en milieu de journée un responsable de l'Agence de sûreté nucléaire.
À la tombée de la nuit, le courant n'avait pas encore été rétabli pour pouvoir actionner les pompes du système de refroidissement du réacteur 2, qui est prioritaire car moins endommagé que les réacteurs 1, 3 et 4.
Les techniciens sont parvenus à connecter un câble à haute tension amené de l'extérieur à un distributeur. L'opération "va prendre plus de temps. Nous ne savons pas quand nous pourrons essayer de rétablir les systèmes", a déclaré Naohiro Omura, de l'opérateur Tokyo Electric Power.
La situation humanitaire demeure précaire
À l'extérieur de la zone d'exclusion de 20 km autour de la centrale, des taux de radioactivité anormaux ont été relevés à nouveau en quatre endroits le 20 mars dans du lait et des épinards, selon l'agence Kyodo.
Les autorités ont multiplié les déclarations rassurantes et appelé les Japonais, très sensibles aux questions de qualité alimentaire, à garder leur calme. "Les niveaux actuels (de contamination) ne présentent aucun risque pour la santé", a affirmé le chef de cabinet adjoint du Premier ministre, Tetsuro Fukuyama.
Dans le Nord-Est, la situation humanitaire demeure précaire pour les quelque 400.000 sinistrés du séisme et du tsunami, confrontés aux risques sanitaires ainsi qu'aux pénuries d'eau courante et d'électricité dans certains centres d'hébergement. "Le gouvernement a jusqu'à présent demandé la construction d'au moins 30.000 maisons préfabriquées", a indiqué un porte-parole de l'entreprise Daiwa House, Takafumi Nakao.
Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA se réunit
Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se réunira le 21 mars à Vienne pour examiner la situation d'urgence nucléaire au Japon, a annoncé le 18 mars le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, à New York. "Le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano informera les États membres de la situation d'urgence nucléaire au Japon au terme de sa visite au Japon", a indiqué Nesirky.
M. Amano, arrivé le 17 mars à Tokyo, a déclaré le 18 mars que la situation était tellement grave que le grand public, aussi bien les Japonais que les étrangers doivent être informés de manière intégrale et fidèle de la situation.
Le 19 mars, les ministres des Affaires étrangères du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud se sont réunis à Kyoto, ville japonaise située à 380 km à l'ouest de Tokyo, et ont notamment discuté de la coopération entre les trois pays pour faire face au catastrophe au Japon.
La gestion des catastrophes et la sûreté des centrales nucléaires étaient parmi les questions examinées par les ministres des Affaires étrangères japonais Takeaki Matsumoto, chinois Yang Jiechi et sud-coréen Kim Sung Hwan.
La Chine, le Japon et la Corée du Sud doivent continuer leurs efforts en faveur de la confiance mutuelle stratégique, des relations de bon voisinage et d'amitié, promouvoir la coopération dans la gestion des catastrophes et dans d'autres domaines, élargir les échanges dans les milieux sociaux et culturels, et établir un mécanisme coopératif efficace, a indiqué M. Yang.
AFP/VNA/CVN