Dès 08h00 GMT, M. Napolitano devait débuter ces entretiens, qui lui sont imposés par la Constitution avant de pouvoir charger la personne de son choix de former un gouvernement.
Le président du Sénat, Renato Schifani, devait ouvrir le bal, suivi du président de la Chambre des députés Gianfranco Fini. Sont ensuite reçus les délégations des différents groupes parlementaires et les anciens présidents de la République. L'annonce de la nomination n'est donc pas attendue avant la fin d'après-midi du 13 novembre voire le 14 novembre.
Mais les jeux semblent déjà faits : Mario Monti, 68 ans, désigné le 9 novembre sénateur à vie et reçu samedi à déjeuner pendant deux longues heures par le Cavaliere, est quasiment assuré d'être adoubé par Giorgio Napolitano. Il a déjà reçu le soutien de la directrice du FMI, Christine Lagarde, et a eu un entretien samedi avec le nouveau directeur de la Banque centrale européenne, son compatriote Mario Draghi.
À l'exception des populistes de la Ligue du Nord et d'irréductibles du parti de Silvio Berlusconi refusant de participer à un gouvernement ouvert à la gauche, tous les partis affichent leur soutien à un gouvernement chargé de prendre les mesures nécessaires pour éviter à l'Italie l'asphyxie financière.
Les sites d'information italiens multipliaient le 12 novembre les scénarios sur les noms des futurs titulaires des différents ministères, qui feront sans aucun doute l'objet de subtils arbitrages et compromis entre les différents partis soutenant le gouvernement.
Le Peuple de la Liberté (PDL) de Berlusconi a ainsi exigé que son fidèle bras droit, Gianni Letta, soit nommé vice-président du Conseil. Malgré sa démission sous les quolibets le 12 novembre, le Cavaliere n'a pas baissé les bras et compte bien monnayer au prix fort son soutien à Mario Monti : "Nous sommes en mesure de débrancher la prise quand nous voulons", a-t-il confié à ses proches. Dans ce contexte délicat, la tâche de Mario Monti ne s'annonce pas comme une partie de plaisir.
Silvio Berlusconi a quitté le pouvoir le 12 novembre, tournant une page de près de 20 ans ponctuée par les scandales sexuels et les procès pour corruption en Italie, désormais au bord de l'asphyxie financière.
Accusé d'avoir miné la crédibilité de son pays, le magnat des medias, 75 ans, a remis sa démission après l'adoption par le Parlement de mesures économiques destinées à rassurer les marchés et ses partenaires internationaux. Elle a été acceptée par le président de la République Giorgio Napolitano.
Comble de l'humiliation, le Cavaliere a dû quitter le palais présidentiel du Quirinal par une porte dérobée alors que devant l'entrée principale des manifestants applaudissaient et hurlaient de joie en criant "bouffon, bouffon!".
S'exprimant en marge d'un sommet de l'Asie-Pacifique à Hawaii, M. Obama s'est dit "satisfait de constater que les dirigeants européens prenaient au sérieux la nécessité de résoudre non seulement la crise grecque mais aussi la crise de la zone euro en général".
Peu avant, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait salué les "progrès significatifs" en Grèce et en Italie.
AFP/VNA/CVN